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« Montrez quelque chose de nouveau »… Nous avons parlé à Raygun, un doctorant australien en breakdance qui a perdu 54-0

De notre envoyé spécial dans l’étrangeté la plus complète,

La performance restera, malgré elle, dans la légende du breakdance. En trois battles lors des phases de qualification, l’Australien « Raygun » s’est incliné trois fois 18-0 (chaque battle se compose de deux rounds, chacun ayant rapporté neuf points aux neuf juges présents). Un zéro pointé unique dans l’histoire de la discipline olympique, puisque le breakdance ne sera pas au programme de Los Angeles 2028. Et que le Marocain Elmamouny, lui aussi menacé d’une triple bulle, a tout de même réussi à remporter 2 points en trois rounds. Une défaite « seulement » 52-2 pour sauver l’honneur de la patrie.

Mais au-delà de cette note particulièrement ingrate pour Raygun, son style assez peu académique, et soyons franc, peu impressionnant pour un niveau supposé olympique, a été assez remarqué, dans le public et sur les réseaux sociaux.

« Je n’ai pas pu battre ces filles sur des mouvements dynamiques »

En zone mixte, l’Australienne a justifié sa façon atypique de danser : « Je voulais faire quelque chose de nouveau, d’artistique et de créatif. C’est ça ma force : ma créativité. Je ne pourrai jamais battre ces filles sur ce qu’elles font de mieux, les mouvements puissants et dynamiques. Je voulais changer et faire quelque chose d’artistique. »

Autre raison un peu moins dans le déni, la pression de l’ambiance : « Lors de ma première prestation, j’étais assez intimidé par la foule. Je me laissais aller au fur et à mesure des battles. »

« Je ne suis pas venu ici pour gagner »

Sévèrement battue, elle garde néanmoins le sourire et explique qu’elle « n’est pas venue ici pour gagner. Je ne suis pas très connue, j’étais contre Sissy, qui sait faire des saltos arrières quand j’ai 36 ans… »

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Si son style n’a pas convaincu le jury, elle l’explique aussi par une différence culturelle : « En Australie, on n’a pas le même break. Il n’y a pas de juges, pas de DJ, donc vraiment tout était différent pour moi. Mais justement, c’était bien de montrer qu’il n’y avait pas qu’une seule façon de danser, pas qu’une seule façon de faire du break, même en sachant que la compétition privilégie un style qui n’est pas le mien. »

« C’était important pour moi »

Le plus fou ? Raygun est doctorante et titulaire d’un doctorat en étude du breakdance et d’autres danses de rue. Preuve que la théorie ne remplace pas la pratique, mais aussi une opportunité pour elle d’étudier le domaine ? « Je n’ai pas mon masque académique ici, je suis venue en tant qu’athlète. Je ne peux pas à la fois performer et étudier ce qui se passe ici. Mais maintenant que je suis libre, après avoir récupéré, j’écrirai sûrement à ce sujet. »

Une expérience qui n’a pas été vaine malgré deux ou trois moqueries sur X. L’Australienne était loin d’être déçue : « C’était important pour moi. Parce que combien d’occasions a-t-on de faire ça dans sa vie à l’international ? » Un point pour elle. Enfin !

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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