A quinze jours d’un inévitable barrage et à la veille d’une rencontre de la 25e journée de Top 14 sans enjeu à Lyon, Montpellier s’enfonce un peu plus dans la crise avec des tensions grandissantes entre les joueurs et le staff, emmené par Laporte-Collazo. duo.
Condamné à la 13e place depuis sa sixième défaite d’affilée, face au Stade Toulousain (22-29), en plein week-end de Pentecôte, Montpellier, champion de France il y a tout juste deux ans, cherche la rédemption pour sauver sa place en Top 14. .
Mais les signes de fracture entre l’effectif et le staff technique, reconstruits à la hâte le 19 novembre autour du nouveau directeur du rugby Bernard Laporte et du manager Patrice Collazo, sont apparus ces deux dernières semaines.
Visiblement lassés des critiques de Laporte, les joueurs, à la quasi-unanimité, ont demandé un entretien, selon le quotidien Midi Libre, avec le président Mohed Altrad, propriétaire désemparé par la crise sportive. Quelques jours plus tôt, ils avaient demandé un entretien avec le staff technique.
« Oui, les joueurs ont rencontré le président, mais nous n’avons pas été convoqués pour nous dire ‘ça ne va pas, on ne veut plus de ça’. Il y a eu une réunion mercredi dernier (NDLR : 22 mai) mais elle ne concernait que le match. Je n’ai pas eu de rendez-vous avec trente gars assis devant moi… mais dix gars concernés par le jeu.a mis le manager Patrice Collazo en perspective cette semaine.
De reprise en rechute : durant l’hiver, le MHR avait trouvé le remède à son début de saison catastrophique, marqué par sept défaites consécutives fatales au sélectionneur anglais Richard Cockerill, et était ressorti des deux dernières places à la mi-mars, après une série de quatre succès.
Remis sur pied, il a rompu cet équilibre fragile à la fin du double avec le Tournoi des Six Nations et à l’aube du sprint final. La désillusion à Toulon (54-7), fin mars, a replongé ce groupe sans leader identifié et son nouveau capitaine, le jeune Lenni Nouchi (20 ans), dans un profond doute.
« État d’esprit du club »
Que s’est-il passé à ce moment charnière de la saison ? Montpellier a préparé l’avenir avant d’assurer le présent et s’est par exemple débarrassé du très apprécié demi d’ouverture international italien Paolo Garbisi, parti à Toulon en échange du talonneur Christopher Tolofua.
Aux rumeurs de recrutement s’est ajoutée l’annonce d’un grand ménage interne, avec la mise à l’écart de joueurs aux profils moins physiques comme l’ouvreur Louis Foursans, annoncé au Stade Français, ou le 3e ligne Clément Doumenc, qui devrait rebondir à Béziers. (Pro D2).
Face aux derniers échecs, «Bernie le fou»l’ancien sélectionneur de l’équipe de France (2000-2007), a lancé quelques coups de gueule à un effectif en manque de confiance et une interview au lance-flammes à Midi-libre.
« On peut encore faire un +one shot+ en 2022 sans même savoir pourquoi on a été champion et rater une descente la saison suivante. Il faut construire avec des joueurs qui ont l’état d’esprit du club. Il y a trop de joueurs concentrés sur eux-mêmes et pas sur le club. C’est pourquoi nous devons changer.avait notamment expliqué Laporte, confronté pour la première fois de sa longue carrière à une équipe qui joue pour maintenir.
Si l’ancien patron du XV de France n’a pas enfilé le survêtement d’entraîneur, il est omniprésent au sein de l’effectif, tout au long de la semaine ou lors des matches.
Face au sort incertain de son club, le président montpelliérain Altrad, entré en fonction en 2011, se trouve confronté à une situation inextricable : sauver son club de la relégation et par la même occasion sa relation avec Laporte. Les deux hommes attendent leur procès en appel après avoir été condamnés à des peines de prison avec sursis et à une amende le 13 décembre 2022 par le tribunal judiciaire de Paris pour avoir conclu un accord. « pacte de corruption ».
Mais pour l’instant, ils ont deux semaines pour éviter la chute du MHR.