« Monsieur Macron, nous vous demandons d’agir par tous les moyens pour lever la condamnation à mort du rappeur Toomaj Salehi prononcée par la République islamique d’Iran »
M.Cher Président de la République, le 24 avril, les autorités judiciaires de la République Islamique d’Iran ont annoncé la condamnation à mort de Toomaj Salehi, rappeur contestataire et militant du mouvement Femmes, Vie, Liberté.
« La vraie mort, c’est se résigner au désespoir », nous raconte Toomaj Salehi dans ses textes. Aussi, nous demandons à la France de réagir et de faire entendre sa voix. Le mouvement Femme, Vie, Liberté, né après la mort de la jeune Mahsa Jina Amini, vous le connaissez, Monsieur le Président, car vous l’avez soutenu, notamment le 12 novembre 2022, en accueillant à l’Elysée quatre militantes iraniennes des droits de l’homme. : Masih Alinejad, Ladan Boroumand, Shima Babaei et Roya Pirayi.
Le même jour, lors de l’entretien accordé à France Inter, vous avez exprimé votre admiration, votre respect et votre soutien au combat des Iraniens, car ce combat est celui des valeurs de notre devise, celle d’un universalisme de liberté dans lequel nous croyons en la France.
La réponse de la République Islamique à ce mouvement pacifiste et universel a été une répression cruelle et sans limites. L’ONG Iran Human Rights a recensé 537 manifestants tués et de nombreux autres arbitrairement emprisonnés et torturés. L’une des armes dont dispose le régime iranien pour faire taire les dissidents est la peine de mort.
Selon le rapport de l’association Ensemble contre la peine de mort, au moins 834 personnes ont été exécutées en Iran en 2023, soit une augmentation de la peine de mort de 43 % en un an, soit le taux le plus élevé depuis 2015.
Le rap, un outil politique
Toomaj Salehi, artiste populaire en Iran, est l’une des figures clés de Woman, Life, Freedom. Ce chanteur de rap a pris le risque de manifester, mais a surtout été un catalyseur des idéaux de cette population iranienne avide de liberté et de démocratie.
Le rap, que Toomaj manipule avec ardeur, s’est révélé être un formidable outil politique pour dénoncer le totalitarisme du régime et sa corruption, incitant le peuple à ne faire qu’un et à se soulever pour la liberté.
Pour ses positions, Toomaj Salehi a été arrêté le 30 octobre 2022 et sévèrement torturé dès les premiers jours de sa détention avant d’être placé à l’isolement pendant plusieurs mois. Libéré sous caution le 19 novembre 2023, il a immédiatement publié une vidéo pour dénoncer les tortures physiques et psychologiques dont il a été victime. Avec un courage incroyable, il accuse la corruption de la justice, qui le condamne à six ans et trois mois de prison pour « corruption sur terre ».
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