Donald Trump est furieux que le patron de la Fed n’enclenche pas plus rapidement un mouvement de baisse des taux aux États-Unis, afin de redonner du tonus à l’économie américaine. La colère de Trump est encore montée d’un cran la semaine dernière lorsque la Banque centrale européenne (BCE) a une nouvelle fois baissé ses taux, la septième fois depuis juin 2024. Mais Jerome Powell n’en démord pas : les incertitudes économiques sont telles aux États-Unis, encore accentuées par les dégâts sur les marchés boursiers engendrés par la croisade tarifaire de Trump, que la prudence s’impose. D’autant que le risque d’un regain de l’inflation est réel, en raison des droits de douane appliqués aux produits importés.
Trump veut la tête du patron de la Fed: l’indépendance de la banque centrale américaine risque d’agiter les marchés
Résultat : chaque attaque verbale de Trump contre Powell fragilise un peu plus les bourses et sape la confiance des investisseurs qui prennent peur face au scénario de la perte d’indépendance d’une institution évidemment stratégique dans la gouvernance de la finance mondiale.
Jerome Powell, dont le mandat se termine théoriquement en mai 2026, sera-t-il capable de résister ? C’est évidemment toute la question. Powell avait pourtant été nommé en 2018 à la tête de la Fed par Donald Trump lui-même, avant d’être reconduit dans ses fonctions par Joe Biden.
Donald Trump joue-t-il au Monopoly avec sa croisade commerciale planétaire ?
Mais l’inimitié entre les deux hommes ne date pas d’hier. Dès 2019, Trump avait qualifié Powell « d’ennemi de l’Amérique ». Et pendant la crise du Covid, le milliardaire américain avait déjà menacé le président de la Fed, considéré comme un républicain modéré. Avocat, puis banquier d’affaires, Jerome Powell, diplômé en sciences politiques et en droit, présente la particularité de ne pas détenir un doctorat en économie, contrairement à certains de ses prédécesseurs à la tête de la Fed. Mais ce n’est probablement cela qui énerve le plus Donald Trump…