Vers une nouvelle pandémie ? L’Organisation mondiale de la santé, préoccupée par la tournure prise par l’épidémie de Mpox dans plusieurs pays d’Afrique centrale, communément appelée « variole du singe », a déclaré mercredi « urgence internationale de santé publique »son niveau d’alerte le plus élevé. Ce jeudi 15 août, l’inquiétude est montée d’un cran : les autorités sanitaires suédoises ont annoncé avoir découvert le nouveau variant sur leur sol, une première hors d’Afrique.
Une personne vivant dans la région de Stockholm en Suède a été diagnostiquée avec le sous-type le plus contagieux et le plus dangereux du virus Mpox, clade 1b, a annoncé l’Agence suédoise de santé publique. « La personne concernée a été contaminée lors d’un séjour dans une région d’Afrique »« La personne infectée en Suède a reçu des soins et des recommandations conformément à la réglementation en vigueur », a expliqué Olivia Wigzell, directrice par intérim de l’Agence suédoise de santé publique, lors d’une conférence de presse. « qu’une personne traitée pour le Mpox dans le pays ne présente pas de risque pour le reste de la population ».
Informée de ce cas, l’OMS ne s’est pas montrée très rassurante jeudi soir. « La confirmation du sous-type Mpox clade 1 en Suède reflète clairement l’interdépendance de notre monde. (…) Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 seront enregistrés dans la région européenne dans les jours et les semaines à venir. »a indiqué l’organisation dans un communiqué.
Éruptions cutanées sur tout le corps
L’épidémie actuelle, qui a débuté en République démocratique du Congo, a ses propres spécificités, tout d’abord un virus plus contagieux et plus dangereux. Il est causé par le clade 1 et une variante encore plus dangereuse, le clade 1b. Son taux de mortalité est estimé à 3,6 %. Le clade 1b provoque des éruptions cutanées sur tout le corps, tandis que les souches précédentes étaient caractérisées par des éruptions cutanées et des lésions localisées sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Près de 40 000 cas de Mpox ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, avec 1 456 décès, dont une augmentation de 160 % des cas en 2024 par rapport à l’année précédente, selon les données publiées la semaine dernière par l’agence sanitaire. Rien qu’en République démocratique du Congo, plus de 500 personnes sont mortes du variant du virus depuis le début de l’année.
Pour faire face à l’explosion des cas, le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic a indiqué jeudi être prêt à produire jusqu’à 10 millions de doses de vaccins d’ici 2025. En début de journée, les actions de l’entreprise bondissaient déjà en Bourse, alors que le vaccin de Bavarian Nordic, qui doit prévenir la maladie, est approuvé depuis 2019.
Mise à jour à 20h10 avec le communiqué de presse de l’OMS.