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Mondial de l’Auto : un échec cuisant attend ces marques chinoises

Mondial de l’Auto : un échec cuisant attend ces marques chinoises

Le Mondial de l’Automobile de Paris 2024 est l’occasion de découvrir de nouvelles marques chinoises. Tous les yeux rivés sur le marché européen, mais ces marques ont-elles vraiment des chances de réussir ?

De nombreux candidats profitent du Mondial de l’Automobile de Paris pour tenter une approche européenne, mais qui seront les élus ? L’édition 2022 du Mondial de l’Automobile de Paris avait déjà accueilli quelques constructeurs chinois ambitieux. Tous n’ont pas eu le succès escompté dans leur stratégie de conquête, à l’image de Great Wall Motors qui a fait marche arrière depuis.

Malgré un contexte encore moins favorable à leur croissance, plusieurs marques chinoises se lancent dans l’aventure européenne fin 2024 et pour début 2025. Ni la surtaxe européenne à l’importation ni le ralentissement du marché des véhicules électriques ne semblent leur faire peur. . Alors que retenir des marques chinoises présentes au Mondial de l’Auto de Paris, organisé du 14 au 20 octobre 2024, que Numerama a pu voir ?

Le premium chinois à gogo au Mondial de l’Automobile de Paris

Les nouveaux venus de cette année s’appellent : GAC, Forthing, Aito, Hongqi ou encore Skyworth. Il est fort probable que vous ne connaissiez pas les noms de ces marques ni les modèles qu’elles proposent. Après tout, il faudra un jour commencer par se faire connaître. Le Mondial de l’Automobile de Paris, comme celui de Munich l’année dernière, est un premier pas vers le public.

Ces marques arrivent avec des modèles que l’on peut qualifier de Premium chinois, majoritairement des SUV, mais pas seulement. Aucune n’est positionnée sur le segment des voitures électriques vraiment abordables. Toutes les voitures exposées ne sont pas électriques : on retrouve également sur le salon des motorisations hybrides et électriques à autonomie étendue – une manière de contourner les restrictions de la Commission européenne sur les véhicules électriques. Tous les modèles exposés présentent des intérieurs dans la tendance actuelle, cossus, mais un peu flashy. Toutes les voitures disposent des technologies à la mode en Chine. C’est le portrait robot que l’on peut dresser.

Aito 5 à la Coupe du monde de Paris 2024 // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Aito 5 à la Coupe du monde de Paris 2024. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

C’est mignon, mais ça manque cruellement d’âme. Si je mélange les photos prises sur différents stands, je ne suis pas sûr de pouvoir dire qui est qui. Se démarquer auprès de la clientèle européenne, c’est un problème. D’autant que les véhicules n’ont pas toujours ce petit plus qui peut faire la différence.

Certains constructeurs sont présents pour des raisons discutables

Parmi les constructeurs chinois présents à la Coupe du monde 2024, deux grandes catégories : ceux qui exportent pour étendre leur influence (comme BYD, Geely, SAIC), et ceux qui veulent exporter pour compenser les mauvais résultats en Chine. Il semble que beaucoup de ces constructeurs ne comprennent pas la difficulté du marché européen.

GAC reste l’un des plus gros constructeurs du marché chinois en volume, le 7ème en 2023, mais la marque voit ses ventes baisser progressivement sur son marché local. La conquête d’autres marchés semble être la solution pour limiter les dégâts. GAC prévoit de commercialiser son GAC Aion cette année dans quelques pays européens, et devrait couvrir l’ensemble du marché européen en 2028. Le groupe envisage même d’implanter une usine en Europe. Parmi les nouveaux exploitants chinois, GAC apparaît comme le candidat le plus sérieux.

GAC a sorti l’artillerie lourde. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Forthing et Aito sont les deux marques dont les ambitions européennes restent les plus floues. D’ailleurs, la marque Forthing (groupe Dongfeng) était déjà présente au salon de Munich en 2023. Déjà, à cette époque, la marque était plutôt intéressée à réaliser des livestreams avec la Chine pour montrer qu’elle était en Europe, uniquement pour se charger de répondre questions des journalistes présents. Un an plus tard, le message n’est toujours pas clair.

Stand de la marque Forthing à la Coupe du monde 2024. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

De son côté, Aito (groupe Seres) semblait avoir sorti le grand jeu avec une belle tribune. Les modèles pourraient arriver dès 2025, mais sans plus de détails.

Hongqi commercialise déjà des modèles en Europe : un peu plus de 500 e-HS9 ont été immatriculées au cours des huit premiers mois de l’année. C’est un début, mais cela ne révolutionnera pas le marché européen, d’autant qu’il s’agit essentiellement de véhicules haut de gamme, ce qui n’est pas vraiment ce qu’attend le marché français. Le fait que la marque fasse appel à un importateur pour s’implanter en France pourrait aussi être un frein à son expansion, notamment avec la menace d’une surtaxe.

Hongqi EHS7 au Mondial de l’Automobile de Paris. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Skyworth a aussi de grandes ambitions en France, nous en parlions dans un précédent article. Pourtant, à en croire la conférence de presse organisée lors de cette Coupe du Monde, rien ne permet de présager plus de réussite pour le Skyworth K que pour un Seres 3 pour le moment.

Leapmotor, BYD et Xpeng se démarquent des autres

Même si BYD n’a pas encore connu le succès espéré en France (et en Europe), la marque a les moyens de progresser et de gagner en notoriété auprès des clients. D’ailleurs, les offres du mois de septembre ont réussi à convaincre les clients d’acheter. Le salon devrait également remplir un peu plus le carnet de commandes de la marque. La notoriété de BYD commence à s’imposer sur le marché français, deux ans après leur première apparition.

Pour aller plus loin

Grâce au salon parisien, Xpeng semble également attirer de nouveaux clients. La marque a certainement bien fait de se démarquer des autres constructeurs chinois en s’implantant dans le hall 6 (celui de Renault). Le message de la marque est sensé et les produits sont déjà opérationnels pour le marché. Xpeng aura encore le défi de surmonter les écueils mis en place par l’Europe pour sanctionner les constructeurs chinois.

La berline Xpeng P7+ attire tous les regards. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Enfin, grâce au soutien de Stellantis, Leapmotor bénéficie d’un grand coup de projecteur avec son stand dans le hall 4. Le partenariat avec Stellantis change complètement la donne pour cette marque. Reste à savoir si tous les modèles Leapmotor parviendront à séduire la clientèle française et européenne. Un léger doute demeure à ce niveau, il sera intéressant à suivre.

Stand Leapmotor lors des journées publiques de la Coupe du monde 2024. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

Le chemin risque d’être semé d’embûches pour les marques chinoises souhaitant se lancer en Europe en 2025. Pour suivre leurs avancées, abonnez-vous à notre newsletter Watt Else :


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