Agiles, pratiques et esthétiques, les microcars électriques pourraient bien voler la vedette au Mondial de l’Automobile de Paris 2024.
Le Mondial de l’Automobile de Paris 2024 met en avant ce phénomène dont on a déjà souvent parlé, celui de l’arrivée en force des voitures électriques sans permis, aussi appelées « microcars ». Ce segment, autrefois associé à la campagne et aux adolescents, s’adresse désormais à un public plus large, attiré par la praticité, l’accessibilité et l’impact écologique réduit de ces véhicules.
Autant nous sommes sceptiques quant au développement du marché des quadricycles à pédales (ou en gros des vélos électriques à 4 roues avec toit), autant chez AP nous croyons beaucoup en ce segment de mini-voitures électriques destinées à un usage urbain et périphérique. -urbain au quotidien.
Un marché en croissance
D’ailleurs, le marché semble nous donner raison. Le secteur des voitures sans permis connaît une popularité croissante, avec des ventes qui ont doublé entre 2019 et 2023, passant de 13.376 à 26.238 immatriculations, dont la moitié de modèles électriques. Une croissance portée par l’engouement pour la mobilité urbaine durable, l’abaissement de l’âge légal de conduire à 14 ans pour les quadricycles légers et l’arrivée de nouveaux modèles attractifs. Historiquement utilisés par des adolescents ou des adultes sans permis, ces petits véhicules séduisent désormais un public plus large, notamment les seniors ou les citadins à la recherche d’une solution de transport pratique. Ces voitures évitent les tracas liés à l’obtention du permis de conduire tout en offrant une alternative efficace dans les zones urbaines, où les embouteillages sont monnaie courante et les places de stationnement limitées.
Côté tarifs, la gamme est encore assez large et pas toujours très abordable puisque les prix varient selon les modèles et les options, allant de 7 990 euros pour une Citroën Ami de base à plus de 19 990 euros pour une Microlino avec permis. En matière d’accessibilité sans permis, rappelons que de nombreux constructeurs proposent des modèles électriques, comme la Citroën Ami, la Fiat Topolino, la Ligier Myli, la Mobilize Duo et la Microlino.
Le Mondial de l’Auto fait grand avec petit
Le Mondial de l’Automobile de Paris, qui a débuté hier 14 octobre, semble également confirmer cette tendance, avec de nombreux constructeurs et modèles présents. Ainsi, la nouvelle version de la Citroën Ami, légèrement relookée, restera l’un des modèles phares de ce rendez-vous. Avec plus de 65 000 clients dans 17 pays, la « reine des lycées » a conquis le marché grâce à son prix attractif et son design original. Citroën met en avant l’Ami au Mondial de l’Automobile avec une « Tour Amie » composée de trois voitures empilées, et profite de l’événement pour lancer une « Croisière Verte » avec des Amis électriques équipés de panneaux solaires pour un trajet de Paris à Cape Town. en Afrique du Sud.
D’autres constructeurs historiques résistent. Fiat impose également son Topolino, une version Ami italienne dolce vita, toujours facturée 9 890 euros, soit 1 900 euros de plus que son cousin français. Aixam Mega et Ligier, marques françaises historiques de voitures sans permis, maintiennent leur présence sur le marché. Ils proposent des modèles modernes et bien équipés, comme la Ligier Myli avec direction assistée et climatisation, à partir de 11 999 euros. François Ligier, PDG de Ligier, a également affirmé pour l’occasion que le temps où ces véhicules étaient discrets est révolu. Aujourd’hui, ils s’appuient sur des couleurs vives et des équipements de haute technologie, comme des écrans tactiles et des systèmes de sécurité avancés, pour attirer un public plus jeune et plus exigeant.
Renault revient également dans la course avec la Mobilize Duo, une citadine électrique ultra-compacte et connectée, disponible en abonnement ou en autopartage. Mais la marque au losange n’oublie pas les professionnels avec Mobilize Bento, un micro-utilitaire électrique.
Des modèles « exotiques » au charme irrésistible
Mais il n’y a pas que les grandes marques. D’autres, plus « exotiques », émergent ou se font tranquillement une place au soleil. C’est le cas par exemple de Microlino, l’alternative vintage, également présente. Le constructeur suisse propose des modèles au look rétro inspirés de l’Isetta des années 1950. Le Microlino se démarque par sa légèreté grâce à sa construction en aluminium et son engagement envers la production locale. Toutefois, avec un prix avoisinant les 20 000 euros (ou 17 990 euros sans licence), le Microlino vise un segment plus proche du premium.
D’autres joueurs moins connus seront présents à la Coupe du Monde. C’est le cas d’Eon Motors, qui présente le Weez City-Pro électrique, un véhicule utilitaire, mais notre coup de cœur va directement à Kilow, qui propose la déjà célèbre « La Bagnole », disponible en deux versions, avec ou sans permis, déjà souvent évoqués dans ces chroniques avec des paillettes plein les yeux.
Autre signe de l’évolution du secteur, même une institution historique comme Mobilians, l’organisation représentative des métiers de l’automobile, a créé un nouveau métier dédié aux « véhicules micro-électriques », soulignant l’importance croissante de ce segment.
Nous pouvons être un bagnolard et admettons que cela n’est pas contradictoire : le développement des microcars reflète une évolution profonde dans la conception de la mobilité, que l’on pourrait qualifier de « mobilité de proximité ». Ces véhicules ne se contentent plus d’être de simples solutions économiques, ils incarnent une réponse aux questions brûlantes d’efficacité énergétique, de durabilité et d’optimisation des transports urbains. Le marché se diversifie ainsi, proposant à la fois des options abordables et des modèles haut de gamme avec une touche écologique. Il se pourrait qu’il ne s’agisse plus d’une simple tendance passagère, mais que nous assistions à une petite révolution silencieuse qui pourrait bien redéfinir l’avenir de la mobilité urbaine.
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