« Mon petit renne », une saison 2… en vrai – Libération
Harcèlement
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Le dernier succès de Netflix, une autofiction écossaise autour d’une affaire de harcèlement et d’abus, inspirée des expériences de son auteur, s’est rapidement échappée du cadre de la fiction pour se réinscrire dans la réalité, déclenchant au passage une enquête de la police, des vagues de rumeurs et de menaces. .
« Ne spéculez pas sur qui pourraient être réellement ces personnes. Ce n’est pas le but de notre série. L’avertissement est tombé lundi, sur l’Instagram de Richard Gadd. L’auteur de Mon petit renne (Bébé renne en VO)une série actuellement numéro 1 sur Netflix dans une douzaine de pays, a alors réagi à la vague de rumeurs qui n’a fait que croître depuis le début de sa diffusion, et contribue à son succès autant qu’à ses critiques.
La série, résumée par Stephen King en deux mots – « Merde alors » –, fictionne en sept épisodes une histoire sordide vécue par Richard Gadd au début de la vingtaine. Il s’articule autour de trois personnages. Donny Dunn (le double de Gadd, joué par lui-même), acteur et barman qui peine à se faire une place à Londres ; Martha Scott, une femme plus âgée qui commence à le harceler sans relâche ; et Darrien O’Connor, un producteur de télévision qui l’a agressée sexuellement dans le passé.
Comme beaucoup d’autres sur Netflix, le programme s’ouvre sur les mots : « C’est une histoire vraie. » Richard Gadd a en effet reçu plus de 40 000 emails, 740 tweets et 350 heures de messages vocaux d’une femme qui s’est imposée dans son quotidien. De même, il a rendu publique son expérience de viol en 2016, dans l’émission Ce que le singe voit, le singe fait. Il assure cependant avoir suffisamment modifié les détails de Mon petit renne, au point que son véritable harceleur ne devrait pas pouvoir se reconnaître