Le regard bleu en acier et malgré les convulsions et les tremblements qui traversent tout son corps, Pierre Cousein ne manque pas de rire de la situation. « J’ai 48 ans et je n’en aurais pas 49! »dit-il avec un sourire. « »La maladie avait beaucoup de choses, mais l’humour, je veux le garder, c’est clair et clair.« Cette Lille a décidé de mourir au printemps d’une injection létale. Il préfère parler de » soins ultimes « face à la maladie.
« Mon corps est ma prison. Et cette prison, la cellule se contracte. Je laisse 12 mètres carrés pour aller à 11, pour aller à 10. Je me retrouve écrasé dans cette propre prison. Donc, bien sûr, est insupportable »dit-il. Une maladie incurable de Parkinson et sur laquelle les médicaments ont peu d’effet.
« Il n’y avait pas d’autres alternatives »
Au cours de son voyage, Pierre a été soutenu par des médecins français, dont François Guillemot, membre du collectif « accompagner mon choix de fin de vie ». « »C’est nous qui avons organisé les différents contacts en Belgique. Pierre est jeune, a eu une maladie de Parkinson, il y a eu deux consultations en neurologie en Belgique pour la vérifier et il n’y avait pas d’autres alternatives, donc la loi belge pouvait s’appliquer « explique François Guillemot.
Avant de partir, Pierre Cousein a pris soin d’anticiper autant de procédures administratives, d’annonces de décès, d’autorisation de crémation. Il a également profité de ses derniers jours pour remplir la liste de ses désirs. « »Bouffes avec des amis, échange, partage. Tout cela était avec l’aide de mes amis, de mon amour et de beaucoup de gens qui étaient autour de moi « dit-il. Une famille de cœur qui l’accompagnera lors de son dernier voyage. Un convoi de plusieurs voitures partira jeudi à l’aube. Comme Pierre, l’année dernière, 106 français ont traversé la frontière pour mourir en Belgique.