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Moins touchés par le changement climatique, les riches verront leur risque économique augmenter plus rapidement



Préservées, mais pas pour longtemps ? Si les populations les plus pauvres sont les plus impactées par le réchauffement climatique, comme l’écrivaient nos confrères du Guardian il y a quelques jours, citant plusieurs études scientifiques sur le sujet (28 août 2024), les catégories les plus aisées auraient par exemple moins de risques de mourir lors d’une vague de chaleur.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Sustainability le 13 septembre par des chercheurs de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam (PIK) confirme cette double inégalité. Or, si les plus pauvres sont les plus exposés aux risques économiques liés au changement climatique, c’est en revanche pour les plus riches que le risque croît le plus rapidement.

« Les risques les plus élevés concernent les populations les plus pauvres du monde. Mais l’augmentation du risque économique est plus importante pour les riches, dans des pays comme les États-Unis et l’Union européenne. »déclare Anders Levermann, scientifique du PIK, dans un communiqué de presse.

Production et consommation

Les auteurs ont simulé des interactions économiques mondiales entre, d’une part, les entreprises maximisant leurs profits et, d’autre part, les consommateurs qui optimisent leurs « utilitaire »c’est-à-dire le degré total de satisfaction découlant de l’utilisation d’un produit ou d’un service.

Ainsi, en utilisant cinq modèles climatiques simulant trois scénarios d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils ont pu évaluer les risques résultant des perturbations liées aux conditions météorologiques le long des chaînes d’approvisionnement dans trois secteurs principaux : l’agriculture, l’industrie et les services.

La consommation finale est subdivisée en cinq tranches de revenus au sein des pays, chacune optimisant son « utilitaire » dans le cadre d’un budget contraint. Les pays eux-mêmes sont répartis en quatre catégories (revenu faible, revenu moyen inférieur, revenu moyen élevé et revenu élevé).

Part des riches dans la consommation totale

L’hétérogénéité au sein d’un même pays est plus grande dans les pays à revenu moyen et élevé : dans ce cas, les risques pour le groupe à revenu le plus faible sont environ deux fois plus élevés que ceux du groupe à revenu le plus élevé. En effet, les consommateurs à faible revenu consacrent une plus grande part de leur budget aux biens essentiels, « plus difficile à remplacer ».

La tranche de revenus la plus élevée pourrait toutefois voir son « une plus grande résilience » compensée en définitive par des conditions climatiques de plus en plus défavorables, qui entraîneraient effectivement des risques « macroéconomique » en raison de la part importante que représente cette tranche dans la consommation totale.

Alors que les risques économiques augmentent dans la plupart des pays du monde dans le contexte du changement climatique, ils sont plus élevés pour les pays à revenu intermédiaire, en raison à la fois d’une dépendance commerciale défavorable et d’une exposition saisonnière au climat (par exemple les effets de la mousson), détaille l’étude.

« Au cours des 20 prochaines années, le changement climatique va accroître les risques économiques liés aux conditions météorologiques erratiques »résume Anders Levermann. « Les consommateurs du monde entier, quels que soient leurs revenus, seront confrontés à des défis croissants liés au réchauffement climatique. »

Sans une transition vers la neutralité carbone, nous ne serons finalement pas en mesure de relever ces défis.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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