Alors que le groupe Thales annonce des résultats financiers exceptionnels, avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards, la direction de Thales Alenia Space, constructeur de satellites, a annoncé, selon les syndicats, la suppression de 1.124 emplois en France, dont 715 à Toulouse. N’ayant reçu aucune réponse de la direction, les salariés se sont mobilisés à l’appel de la CGT.
Une centaine de personnes se sont mobilisées ce vendredi 28 juin 2024 au matin devant l’entrée de Thales Alenia Space. Unis à l’appel de la CGT contre la suppression de plus, selon les syndicats, de 1000 emplois en France, dont 715 à Toulouse, les manifestants dénoncent un plan de suppressions massives, face à une économie en croissance. Le groupe Thales, dont Thales Alenia Space fait partie, réalise un bénéfice de plus de deux milliards.
Des annonces qui font peur au sein du groupe. Guillaume Delforge, technicien chez Thales Alenia Space, a signé une clause de mobilité : « Le souci, c’est de devoir être transféré. Moi par exemple, j’ai toute ma vie ici, si demain on ne me donne pas le choix de partir, je ne pourrai pas contester, parce que j’ai signé la mobilité. »
Suite à ces annonces, la CGT a décidé de mener une enquête sur les conditions de travail et de santé des salariés : « 78% de nos collègues ont connu une augmentation du stress suite à ces annonces du 5 mars. 41% ont exprimé leur colère tandis que 38% ont exprimé leur peur. La direction de Thales Alenia Space met clairement en danger la santé des salariés – es » peut-on lire dans un communiqué de presse.
Thomas Meynadier, délégué syndical CGT, a déclaré : « La direction nous expliquait que le marché de l’emploi était en baisse. Il s’avère que c’est faux. Car c’est 250 milliards de chiffre d’affaires mondial et toutes les entreprises disent qu’en 2040, c’est même 1000 milliards. En 15 ans, notre horizon est multiplié par 4. Nous, en nous appuyant sur les chiffres, nous avons prouvé que nous avions besoin de tous les effectifs. Nous contestons ces chiffres, les salariés ont voté pour arrêter ce nouveau plan de suppression de postes. C’est sur cela que nous travaillons aujourd’hui. »
Pour les accompagner, les salariés comptent sur la présence des élus locaux : «Il n’est pas acceptable que l’on se prive de 1000 ingénieurs et de 1000 cerveaux pour envoyer des satellites dans l’espace, c’est une aberration, nous espérons que la direction fera marche arrière. C’est un choix stratégique dangereux pour l’avenir.«
La direction explique que le plan d’adaptation ne devrait concerner que 980 postes en France. Elle ajoute également que « Personne ne sera licencié et que les ingénieurs ou techniciens concernés pourront être relocalisés ailleurs dans le groupe industriel. »
Pour eux, « Ce plan d’adaptation est nécessaire, pour reconfigurer notre structure, pour nous adapter sur le long terme et aborder sereinement les offres futures tout en préservant notre compétitivité. Aujourd’hui, il y a de nouveaux acteurs sur le marché qui bouleversent la donne sur le secteur spatial. »
Les salariés indiquent de leur côté que s’ils ne sont pas entendus, les syndicats du groupe aéronautique pourraient déclencher une grève.