Mitsubishi Motors rejoint Nissan et Honda dans une alliance électrique majeure
Il y a Toyota sur l’hybride et il y aura peut-être maintenant Nissan, Honda et Mitsubishi Motors sur l’électrique. Ce dernier s’apprête à conclure un partenariat stratégique avec ses compatriotes dans un contexte de difficultés pour les géants japonais de l’automobile à s’affirmer face à la concurrence, notamment dans les véhicules électriques, a rapporté le quotidien national Nikkei.
Selon les médias japonais, Mitsubishi Motors « rejoindra le cadre de l’alliance Honda-Nissan et les trois entreprises travailleront ensemble pour améliorer leur compétitivité afin de survivre dans un marché hautement concurrentiel « .
En effet, le Japon se trouve dans une impasse à l’ère du tout électrique. Le géant national Toyota a de son côté davantage misé sur l’hybride ou l’hydrogène. Mais face à la mainmise des marques chinoises et à la réponse des constructeurs européens dans le secteur électrique, les autres constructeurs nationaux n’ont d’autre choix que d’unir leurs forces. » Les partenariats stratégiques peuvent s’avérer essentiels pour naviguer dans le paysage automobile mondial complexe et en évolution rapide « , a déclaré à l’AFP Tatsuo Yoshida, analyste du secteur automobile chez Bloomberg Intelligence.
Suite à cette annonce, Mitsubishi Motors montait aujourd’hui en Bourse à 5,33% et Honda et Nissan à plus de 2%.
Standardiser les logiciels embarqués
Mais une alliance n’est pas une garantie de succès. LLe succès de ces collaborations dépendra toutefois de l’efficacité de l’intégration et de l’exécution. »Honda, Nissan et Mitsubishi Motors devraient s’associer pour standardiser les logiciels embarqués qui pilotent les véhicules. Ceux-ci seraient développés par les deux premiers et pourraient être utilisés dans les voitures du troisième. D’autres pistes de mutualisation sont avancées par le quotidien, comme un accord entre Mitsubishi et Honda sur les véhicules hybrides rechargeables, absents du plan produit de ce dernier, ou encore une collaboration sur les mini-véhicules.
En mars, Nissan et Honda avaient peaufiné les détails de leur partenariat, en mettant l’accent notamment sur les petites voitures électriques, un segment très concurrentiel.
« Cela permettra au savoir-faire technologique de Honda (tiré notamment de son expérience sur les « kei cars » japonaises, petites voitures très populaires au Japon) et à l’empreinte internationale de Nissan de mutualiser les coûts de développement et de créer des synergies sur cette première gamme de véhicules. La cible initiale serait plutôt l’entrée de gamme des segments A et B », confirmé Sébastien Amichi, Associé chez Kearney.
Nissan et Mitsubishi en difficulté
Ces alliances permettent également de réduire les coûts de production des constructeurs japonais, qui affichent de mauvais résultats en 2024. Jeudi dernier, Nissan a revu à la baisse ses prévisions de bénéfice net pour 2024-25, après une chute de 73% de son bénéfice net au premier trimestre. Mitsubishi, de son côté, Le groupe a annoncé un bénéfice d’exploitation annuel de 191 milliards de yens (1,1 milliard d’euros au taux de change actuel), soit une stagnation complète par rapport à l’exercice précédent.
Les trois constructeurs espèrent regagner du terrain face à la Chine en unissant leurs forces, et ne sont peut-être pas les seuls à envisager de telles fusions :
« Nous ne sommes qu’au début des alliances stratégiques et des partenariats entre constructeurs, fabricants de batteries et géants de l’électronique qui entrent dans l’automobile », anticipe Sébastien Amichi.
En revanche, la question de l’Alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi Motors est d’autant plus posée après ce rapprochement des deux derniers sur l’électrique. Lors du premier rapprochement entre Honda et Nissan, Renault avait assuré que cette décision était connue et que Nissan était libre de nouer des partenariats avec d’autres constructeurs, tout comme le groupe français a un partenariat avec le constructeur chinois Geely sur les moteurs thermiques et avec Volvo sur les fourgons électriques. Si le partenariat devait ralentir les projets entre Renault et Nissan, cela poserait problème. « , prévient le groupe français.