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Missiles interceptés, village stratégique, fuites de troupes russes… Le point ce vendredi

« Tous les missiles ont été détruits », a-t-il affirmé. Ce n’est pas la première fois que l’armée russe dit avoir repoussé une attaque contre le pont de Crimée, qui enjambe le détroit de Kertch. Cet ouvrage stratégique, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne qu’elle a annexée il y a dix ans, a été endommagé par l’explosion d’un camion piégé en octobre 2022, une attaque attribuée par les autorités russes à Kiev.

Le pont de Crimée a également été attaqué par des drones navals ukrainiens en juillet 2023, causant d’importants dégâts et tuant deux civils. Si ce pont était largement utilisé au début du conflit par l’armée russe pour transporter du matériel aux militaires combattant en Ukraine, les menaces qui pèsent sur cette infrastructure ont poussé les autorités à développer d’autres canaux logistiques.

En difficulté sur le front depuis plusieurs mois malgré son offensive surprise de grande ampleur dans la région russe de Koursk le 6 août, l’Ukraine a enchaîné de nombreux succès en mer Noire, frappant à plusieurs reprises des ports ou des navires russes et coulant notamment le croiseur « Moskva » en avril 2022. Fin juin, la Russie avait accusé les États-Unis d’avoir une « responsabilité » dans une frappe ukrainienne qui avait fait quatre morts et plus d’une centaine de blessés en Crimée, car elle aurait été menée avec des missiles américains ATACMS fournis à Kiev, les mêmes que Moscou dit avoir interceptés dans la nuit de jeudi à vendredi. L’armée ukrainienne considère ces missiles comme indispensables pour frapper les lignes arrières russes, loin derrière la ligne de front.

Prise d’un nouveau village crucial

La Russie a revendiqué vendredi la prise d’un village à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, important nœud logistique de l’est de l’Ukraine. « Grâce aux actions des unités du groupe de troupes Centre, (la localité de) Seguiyivka (…) a été libérée », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

La veille, les forces russes avaient revendiqué la prise d’un autre village dans ce secteur, où elles progressent rapidement depuis la prise d’Ocheretyne début mai. Ces avancées sont le signe d’une pression ininterrompue sur le front de l’Est, malgré l’offensive surprise lancée le 6 août par l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk.

La ville de Pokrovsk, qui comptait environ 61 000 habitants avant le conflit, se trouve sur une route importante menant aux bastions ukrainiens de Chassiv Yar et Kostiantynivka. Les autorités ukrainiennes ont appelé ces derniers jours les habitants à évacuer face à l’avancée des troupes russes.

De la gloire au désespoir

Dans la ville de Koursk, au passé militaire prestigieux, des Russes cherchent un peu de répit après avoir fui l’avancée des troupes ukrainiennes. La voix étranglée par l’émotion, Nina Goliniaïeva peine à finir ses phrases. Elle a fui la ville de Soudja, désormais sous contrôle ukrainien, à une dizaine de kilomètres au nord de la frontière russo-ukrainienne.

« J’ai eu très peur. Les obus volaient de tous côtés, des hélicoptères, des avions de chasse survolaient la maison », raconte cette femme rousse. « Le soir, j’ai vu des soldats (russes) marcher dans la rue (…) Ils m’ont dit ‘il faut évacuer d’urgence, sinon ils vont te tuer’ », raconte-t-elle. Comme elle, ils sont plusieurs dizaines de personnes, de tous âges, à s’entasser aujourd’hui dans ce centre d’hébergement provisoire après avoir quitté précipitamment leur domicile dans la zone frontalière.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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