Mise en orbite réussie des premiers nanosatellites de la constellation française Kinéis
Avec cette constellation de 25 satellites, il sera possible de connecter un objet n’importe où sur le globe, y compris les zones blanches selon l’opérateur satellite.
Les cinq premiers nanosatellites de la constellation Kinéis dédiés aux objets connectés ont été mis en orbite avec succès jeudi par la petite fusée Electron, six ans après la création de la start-up française. Le mini-lanceur de Rocket Lab, dont il s’agissait du 50ème vol, a décollé comme prévu depuis sa rampe de lancement en Nouvelle-Zélande jeudi à 18h13 GMT (ce qui correspond à vendredi 6h13 en Nouvelle-Zélande), selon des images du lancement diffusé par l’entreprise. Un peu plus d’une heure plus tard, les cinq nanosatellites pesant 30 kg et d’une durée de vie de huit ans étaient déployés à 635 kilomètres d’altitude. Quatre autres lancements de la fusée Electron sont prévus d’ici début 2025 pour déployer l’ensemble des 25 satellites de la constellation.
« Nous avons levé des fonds il y a quatre ans et nous voici à la fin de cette phase et nous faisons notre premier coup, (…) c’est vraiment la consécration du projet, nous arrivons à la fin de la phase technique et cela c’est le début de la prochaine phase qui sera la commercialisation du système”, a salué Alexandre Tisserant, le président de Kinéis, auprès de l’AFP. Créé en 2018, l’opérateur satellitaire et fournisseur de connectivité pour l’Internet des objets Kinéis, qui avait levé 100 millions d’euros début 2020, a été lancé par CLS (Collecte Location Satellites) ainsi que la société mère de cette entité, la Nationale. Centre d’études spatiales (CNES). Basée à Toulouse (France), Kinéis produit les 25 nanosatellites de la constellation. CLS est connu pour avoir développé le système Argos permettant de géolocaliser n’importe quelle balise avec une précision de 150 mètres.
Avec cette constellation, il sera possible de connecter un objet n’importe où sur le globe, y compris les zones blanches selon l’opérateur. Les données sont récupérées en moins de 15 minutes et transmises. Un petit émetteur de faible puissance enverra plusieurs fois par jour au satellite des données sur l’objet auquel il est attaché par radiofréquence, qu’il s’agisse de l’emplacement d’un conteneur de fret ou du niveau d’un réservoir d’eau situé au milieu de la forêt.
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CLS et Kinéis travaillent notamment sur des projets pour aider et géolocaliser les 55 millions de petits pêcheurs dans le monde privés d’une bouée de sauvetage depuis la terre, mieux gérer les troupeaux et la propagation des maladies, améliorer la détection précoce des incendies de forêt ou encore éviter les perte de wagons de marchandises connectés. Le projet s’appuie sur l’héritage de la technologie Argos, mise en œuvre depuis 40 ans par CLS et dont Kinéis a repris l’exploitation des neuf satellites en 2019.