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Au refuge d’urgence de la province de Sour, au sud du Liban : « Nous n’avons jamais eu aussi peur »

Au centre d'accueil d'urgence de l'union des municipalités de la province de Sour, au sud du Liban, dimanche 25 août 2024.

Des volontaires ont été mobilisés au centre d’accueil d’urgence de l’union des municipalités de la province de Sour pour accueillir une nouvelle vague de déplacés en provenance du Sud Liban. En quelques heures, 36 familles, soit un total de 150 personnes, se sont présentées au centre, situé dans la ville de Sour.

« C’est le nombre de personnes que nous avons reçues en quatre heures. C’est beaucoup. Dans une journée normale, nous enregistrons trois, quatre familles. »« Nous avons besoin de l’aide de l’armée israélienne pour évacuer les déplacés », a déclaré Mortada Mehenna, responsable de la cellule d’accueil d’urgence des déplacés. Les familles arrivées aujourd’hui viennent de Zibqine, Yater, Bint Jbeil, Leili… villages ciblés par les frappes préventives menées par Israël dimanche matin.

Jamila, 38 ans, a fui Zibqine avec ses deux fils, âgés de § et 8 ans. « Nous n’avons jamais eu aussi peur. C’est la première fois qu’ils bombardent avec autant d’intensité. Il y a eu des bombardements de 3 heures du matin à 11 heures du matin, avec une phase très intense d’une heure à une heure et demie. Des incendies ont éclaté dans les champs entourant le village. Tout était en feu. »dit cette mère libanaise.

Elle était l’une des dernières familles restées dans le village de Zibqine. « Tous nos voisins sont partis depuis longtemps. »Elle poursuit. Elle compte passer une nuit dans l’une des cinq écoles mises à disposition par la municipalité de Sour pour les déplacés du Sud Liban. « On verra demain s’il est possible de revenir. »Elle a de la famille à Majd El-Salem, un autre village du sud du Liban, mais la région est également soumise à de fréquents bombardements.

Les déplacés enregistrés au centre d’accueil de Sour – plus de 28 000 sur un total de 102 000 recensés par l’Organisation internationale pour les migrations – sont hébergés dans ces cinq écoles ou chez leurs familles. Des kits contenant des matelas, des couvertures, de la nourriture et de l’eau sont distribués aux familles. « Les ONG apportent également leur soutien, mais sur les 51 ONG enregistrées, seules 5 sont réellement actives. Les autres n’interviennent que lorsque la situation se dégrade. Quand la situation est calme, nous recevons peu d’aide, même si nous accueillons des milliers de familles depuis des mois. »déplore M. Mehanna.

Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

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