Quelles sont vos premières impressions depuis votre arrivée chez les Bleus ?
C’est une découverte totale. Comme tout ce qui m’est arrivé depuis le mois d’août, c’est une fierté, un privilège. J’étais conscient quand j’ai gravi les marches du château hier (Lundi) franchir une nouvelle étape, découvrir un nouveau monde avec des coéquipiers prestigieux. Nous sommes là pour profiter. Et restez les pieds sur terre, restez le plus naturel possible.
Vous retrouvez en Bleus votre ancien coéquipier au LOSC Mike Maignan. Le voyez-vous comme un guide, un grand frère ?
Revoir Mike m’a fait très plaisir. Cela fait trois ans que nous ne nous sommes pas vus en vrai. Cela l’a rendu heureux aussi, je pense. Remettre les gants avec lui sera un peu émouvant. Nous sommes ici pour le travail bien sûr. C’était un exemple, à 16, 17 ans. Un gardien de cette envergure, tu regardes, tu as les yeux écarquillés, j’étais assez attentif à ce qu’il faisait. J’ai pu lui prendre des choses. Mais ensuite nous nous construisons. On s’est dit qu’on finirait chez les Bleus, l’histoire est sympa.
« J’ai devant moi Brice Samba, un gardien très expérimenté et Mike Maignan. Nous devons le respect. J’arrive avec toute l’humilité que j’ai”
Avec quel type d’ambition arrivez-vous ?
J’ai monté les escaliers il y a 24 heures. C’est bien d’avoir de l’ambition, c’est de cela qu’un athlète de haut niveau doit se nourrir. Mais nous sommes dans une phase d’adaptation, d’acclimatation. J’ai devant moi Brice Samba, un gardien très expérimenté et Mike Maignan. Nous devons le respect. J’arrive avec toute l’humilité que j’ai. C’est tellement fort que je veux juste en profiter. On verra ensuite, ce sont mes performances en club qui vont m’aider à évoluer. J’arrive tranquillement avec l’envie de m’intégrer.
Racontez-nous les premières minutes après votre convocation…
On m’a fait comprendre que j’allais être là, je n’aime pas regarder en direct. Je ne suis pas très à l’aise. J’étais dans ma voiture, les vibrations du téléphone me faisaient comprendre. C’est assez épuisant mentalement, il faut remettre les pieds sur terre, accepter un changement de vie. J’ai travaillé pour ça. J’ai un environnement qui m’a permis de vivre cela avec sérénité et joie.
Qui sont vos idoles, vos exemples ?
J’aimais beaucoup Hugo Lloris, c’était l’étoile montante quand j’étais enfant. Je suis arrivé un peu tard pour le rencontrer. Et puis il y a Mike. Je le connais bien mais je ne l’idolâtre pas. Je regarde beaucoup ce que font les grands gardiens mais je ne suis pas du genre à me dire : »Je dois suivre l’exemple ». Je fais un mélange de ce que je vois. Je ne fais pas ce que fait un Oblak, un Courtois, j’en prends un peu mais pas tout. Pour créer mon identité de tuteur.
« Lille est un grand club européen mais il y a des marches au-dessus. La place de n°1 dépend d’un très grand club. Il faut avoir cette lucidité”
Avez-vous un projet de carrière ? Pensez-vous qu’il faudra quitter le LOSC pour viser un jour être numéro 1 des Bleus ?
Je joue au LOSC. Tous les joueurs jouent pour un grand club européen. Lille est un grand club européen mais il y a des marches au dessus. La place de n°1 dépend d’un très grand club. Il faut avoir cette lucidité.
Envie de suivre les traces d’un Fabien Barthez ou d’un Hugo Lloris en équipe de France ?
J’ai 23 ans, j’ai tout à faire. J’ai fait des petites choses qui m’ont permis d’être là. Cela fait définitivement rêver. C’est mon pays, la nation. J’ai une famille, un père commandant de police, un grand-père militaire. J’ai une culture, des valeurs qui représentent tout cela. A chaque fois que je franchissais une étape, je ne me mettais jamais de pression. Si je dois évoluer, si je réussis, c’est parce que mon travail aura été bien fait. Si cela doit arriver, tant mieux.
Le contexte géopolitique autour du match contre Israël peut-il affecter l’équipe de France ?
Nous sommes forcément conscients de ce qui se passe autour de nous. On va essayer de faire comme si c’était un match normal mais au fond, ce n’est pas vraiment le cas. On reste des footballeurs, il y a un objectif sportif dans ce groupe. Nous sommes conscients des enjeux mais nous sommes dans notre métier.
Comment définissez-vous votre identité en tant que tuteur ?
Un gardien assez complet, assez moderne. Je ne pense pas avoir de points faibles mais des points à améliorer : le coup de pied, être plus précis dans mes relances, dans mes prises de décision. C’est ce qui vous amène au très, très haut niveau. La gestion de l’espace, le placement aussi, ce sont des points à améliorer mais cela vient avec l’expérience.