Mardi dernier, la FFF a présenté les orientations techniques de la Direction Technique de l’Arbitrage pour la saison 2024-2025. L’ambition est claire : augmenter le divertissement.
Au cœur du jeu. Et donc du spectacle. Afin d’accroître le divertissement en Ligue 1 – mais aussi en Ligue 2 – la Fédération française de football entend s’appuyer sur l’arbitrage, trop souvent délaissé lorsqu’il s’agit de discuter de l’attractivité des rencontres de football. Mardi dernier, dans les locaux de l’association rue de Grenelle (Paris, 15et arrondissement), Philippe Diallo et la Direction Technique de l’Arbitrage ont présenté leurs directives techniques pour la saison 2024-2025.Nous essayons de mettre en place une philosophie qui fasse que le jeu soit vivant, que les matchs soient un spectacle, qu’il y ait plus de temps de jeu. C’est la mission qui a été confiée à l’arbitrage français pour le haut niveau. Nous voulons que l’arbitre soit un acteur positif de nos matchs. » a annoncé le président de la FFF dans un discours introductif.
Augmenter le rythme du jeu et limiter les protestations
Le plan défini repose sur trois axes. Le premier concerne l’accélération du rythme de jeu et l’augmentation du temps de jeu effectif, qui a augmenté de 3,7% entre les deux dernières saisons (57’49 » en 2023-2024). Pour y parvenir, la DTA, dirigée par Antony Gautier, souhaite réduire la durée des interruptions de match, autoriser « micro-contacts« – celles qui ne constituent pas des fautes – et continuent le décompte du temps additionnel.
Le deuxième objectif est de favoriser la protection de l’image du football. Plus précisément, il s’agit d’éviter les attroupements autour de l’arbitre, si nombreux lors des matchs –Tout joueur, y compris le capitaine, qui court vers l’arbitre pour protester sera averti.« , a indiqué Antony Gautier – être ferme sur l’essentiel, à savoir l’intégrité physique des joueurs et sur le deuxième avertissement qui peut littéralement changer le cours d’un match.
Des renseignements situationnels seront également nécessaires, notamment sur le «mains« , qui ne doit (désormais) être sanctionnée que si le « Le bras du défenseur est clairement dans une position non naturelle et éloigné de son corps, augmentant artificiellement la surface couverte par ce dernier.« …sauf dans le contexte d’un »main offensive« , auquel cas si un attaquant marque « immédiatement« après avoir touché un ballon avec la main, alors le but doit être annulé, comme lors de AS Monaco-RC Lens début septembre (1-1).
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La DTA veut « plus d’ouverture » envers les clubs… et le public
Enfin, le troisième axe est de continuer « l’ouverture» de l’arbitrage, tant envers les acteurs du jeu qu’envers le public. Un (grand) défi qui passe, entre autres, par des visites dans les clubs, un dialogue permanent et direct, la mise en place d’un comité de liaison entre la FFF et la LFP (Ligue de Football Professionnel), un débriefing «public» régulier, la création de clips vidéo ponctuels pour expliquer une décision particulière – et son processus –, les interventions d’arbitres… et de porte-paroles connus «identifié« .
Ce sera le rôle d’Amaury Delerue et de Mickaël Landreau, qui ont rejoint la DTA au début de l’été. Le premier a été nommé « instructeur-gestionnaire» Les arbitres de Ligue 1. Au-delà de s’exprimer publiquement de temps à autre, l’ancien arbitre international – qui a aussi une expérience de préparateur mental – veut mettre un point d’honneur à «soutenir les hommes et les femmes » derrière les arbitres. Avec une ambition très particulière, « augmenter« encore plus »le niveau d’exigence » afin de répondre aux besoins de la « très haut niveau« .
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…et Mickaël Landreau « conseiller sportif et porte-parole »
Le deuxième est devenu « conseiller sportif pour la préparation tactique et technique des arbitres de Ligue 1« , ainsi que « porte-parole« Sa nomination a été aussi surprenante… qu’intéressante. Pour la simple et bonne raison qu’elle permet (enfin) de construire une (vraie) passerelle entre les différents acteurs du jeu. En effet, l’ancien gardien international n’est ni plus ni moins que le recordman du nombre de matches joués en Ligue 1 ; il a aussi l’avantage d’avoir été entraîneur, en Ligue 2, au FC Lorient. Des expériences qui s’avéreront, sans aucun doute, utiles à la DTA. »L’aspect technique n’est pas quelque chose dont je serai en charge, c’est Amaury Delerue qui s’en chargera.a expliqué l’ancien gardien du FC Nantes qui reste, en parallèle, consultant sur Canal+. Je ne maîtrise pas les lois du jeu comme je le devrais. C’est plus sous la forme d’une équipe qu’il faut le voir. J’ai évidemment déjà eu des discussions avec des entraîneurs et des joueurs car cela permet de mieux comprendre ce qui se passe. Parfois, les gens ont plus de facilité à discuter avec des gens du même univers, avec leurs codes. C’est en questionnant notre façon de communiquer, de partager, qu’on peut avancer.»
« Je peux apporter ma lecture aux situations de jeu »
Mickaël Landreau
Par ailleurs, celui qui compte onze sélections en équipe de France interviendra également pour donner son avis aux arbitres dans des cas précis.Par exemple, on va parler des situations de jeu où un joueur peut potentiellement gêner un gardien pour savoir s’il faut siffler hors-jeu ou pas. Je peux apporter ma lecture en vidéo, sur les stages. Je peux aussi aider sur les déviations, sur la façon dont un défenseur défend, s’il le fait pour le jeu ou pas. Il y a plein de subtilités qu’on peut partager. Et les arbitres peuvent aussi m’envoyer une vidéo pour me demander mon avis sur une situation. C’est plus mon rôle que celui de porte-parole« , a-t-il tenu à préciser.
Sur le papier, les nouvelles orientations – et innovations – de la DTA semblent prometteuses. Reste à savoir si elles seront efficaces pour que la Ligue 1 ne souffre plus, ou moins, de controverses comme la saison dernière.