A l’occasion du 40e Anniversaire de sa disparition, France 5 diffuse, ce vendredi soir, un documentaire consacré à la vie et à l’œuvre de Michel Foucault.
Dans l’imaginaire populaire, le philosophe Michel Foucault est souvent associé à une figure austère, celle du savant intemporel enfermé dans sa bibliothèque, les doigts jaunis par la poussière des livres.
Aux antipodes de la tradition académique ascétique, Michel Foucault incarne néanmoins une autre idée de l’intellectuel : celle d’un homme pleinement dans son époque, pour qui savoir et plaisir vont de pair. Pour lui, la connaissance est autant une arme qu’une source de plaisir.
Dans ce documentaire, la réalisatrice Lise Baron revient sur le parcours de celui qui n’a cessé de se transformer et d’utiliser le savoir comme un outil au service de ses engagements et de sa vie. Un homme pleinement ancré dans les problématiques de son temps et des nôtres.
Ses débuts à l’Université de Tunis
L’histoire de l’engagement militant de Michel Foucault commence en 1968. A cette époque, le natif de Poitiers enseigne depuis deux ans la philosophie à l’université de Tunis. Ses cours attirent en masse des étudiants curieux d’entendre ce professeur iconoclaste.
En Tunisie, qui connaît alors une effervescence intellectuelle, sur fond d’idées révolutionnaires, les échanges vont bon train. En mars, un vaste mouvement de révolte éclate. La jeunesse se soulève contre l’impérialisme occidental et l’autoritarisme gouvernemental.
La répression est féroce, les arrestations se multiplient. Malgré diverses pressions, Foucault et son compagnon Daniel Defert ouvrent leurs portes aux étudiants. Ils les accueillent, les nourrissent et leur permettent d’écrire et d’imprimer des tracts.
En septembre de la même année, plus d’une centaine de jeunes ont été arrêtés pour atteinte à la sécurité de l’État. Malgré les efforts de Foucault et de Defert, nombre d’entre eux furent condamnés à de longues peines de prison.
De retour en France, Foucault continue de se ranger du côté des étudiants
Malgré l’amertume et la colère, Foucault est plus déterminé que jamais à embrasser les luttes de son temps. A son retour en France, peu après les événements de Tunisie, il devient professeur de philosophie à la toute nouvelle université de Vincennes.
Lorsqu’un conflit éclate entre les étudiants et la police, il se range du côté de ses étudiants, ce qui lui vaut de passer une nuit en garde à vue. En 1972, alors que les détenus de la prison de Nancy s’insurgent pour de meilleures conditions d’incarcération, Foucault prend leur cause et dénonce l’enfer carcéral.
Une œuvre qui continue d’influencer
Trois ans plus tard, il publie l’ouvrage Surveiller et punir, ce qui explique comment la prison a été construite comme une institution au service du pouvoir et du « maintien de l’ordre ». Jusqu’aux derniers mois de sa vie, Foucault écrit, accueille, donne des interviews.
Lorsque le sida s’est imposé en 1984, il a laissé derrière lui une œuvre incomparable qui continue d’influencer les politologues, les juristes et les chercheurs. Appuyé par de nombreuses images d’archives et de belles séquences animées, ce documentaire captivant parvient à dresser admirablement le portrait d’une existence dense et complexe en seulement une heure.
Michel Foucault, le philosophe et le poisson rougeFrance 5, 21h05
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, L’humanité ne dépend pas des grands groupes ou des milliardaires. Cela signifie que :
- nous vous apportons des informations impartiales et sans compromis. Mais aussi ça
- Nous n’avons pas pas les moyens financiers dont bénéficient d’autres médias.
Une information indépendante et de qualité a un coût. Paye le.
Je veux en savoir plus