Après deux semaines de rencontres avec les forces politiques, Michel Barnier pourrait rapidement annoncer son gouvernement, puisqu’il a invité les partis susceptibles de participer à son gouvernement ce jeudi 19 septembre à Matignon à 15 heures.
Quatorze jours de consultations. Mais, promet Matignon, ce jeudi 19 septembre devrait être le dernier. Après avoir reçu séparément ce matin la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue au Sénat, Gérard Larcher, Michel Barnier reçoit cet après-midi les différents partis susceptibles de participer à son gouvernement.
Vers 15 heures, le ballet a commencé à Matignon, avec l’arrivée du président du parti Les Centristes Hervé Morin, suivi de l’ancien ministre de l’Agriculture Marc Fesneau (MoDem) et du président du groupe parlementaire Union centriste, Hervé Marseille. Les deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Edouard Philippe sont également présents, aux côtés des Républicains Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. Ce matin, Matignon a annoncé « dernier jour de consultation », après un défilé de deux semaines des forces politiques, en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement.
Le billet de Thomas Legrand
Alors que la France avance avec des ministres démissionnaires depuis 65 jours, cette journée annonce l’aboutissement d’un cycle. Depuis deux semaines, Michel Barnier consulte les forces politiques mais peine à les satisfaire toutes. Certaines ont déjà annoncé qu’elles refusaient d’être au gouvernement. A gauche, les écologistes, La France Insoumise et le Parti socialiste n’ont pas assisté à ces consultations (les Insoumis n’y avaient d’ailleurs pas été conviés), se contentant de passer quelques coups de fil. Seul parti du Nouveau Front populaire à s’être rendu à Matignon, le Parti communiste et son secrétaire général Fabien Roussel s’y sont rendus « sans illusions » et n’ont pas été réinvités aux consultations d’aujourd’hui. A l’extrême droite, le Rassemblement national a également refusé de rejoindre le gouvernement Barnier.
Réunions reportées
Ces derniers jours, les consultations ont surtout concerné le camp présidentiel et Les Républicains, la famille politique du chef du gouvernement. Lundi, les cadres du parti de droite ont été accueillis dans le cabinet du Premier ministre. Une réunion au cours de laquelle Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Bruno Retailleau avaient assuré Michel Barnier de leur soutien. Mais les relations se sont visiblement tendues, au point que la rencontre prévue entre eux a été reportée à la demande de Matignon. Les tensions peuvent en cacher d’autres. Le point avec les macronistes a également été reporté hier. En cause, des désaccords sur la question des hausses d’impôts, que Michel Barnier n’exclut pas. Un différend qui est parvenu jusqu’à l’Elysée, puisqu’une rencontre entre Emmanuel Macron et son Premier ministre a même fait naître la rumeur, balayée depuis par ses proches collaborateurs, d’une possible démission de Michel Barnier.
Pressé par Emmanuel Macron de former un gouvernement d’union nationale, ignoré par la gauche, Michel Barnier a même vu le rapporteur général de la commission des finances centriste Charles de Courson (Liot) refuser un poste ministériel, en l’absence de « majorité stable » et l’assurance de « faire des économies équitables ». Le même Charles de Courson qui s’est rendu ce mardi à Matignon, accompagné du président de la commission des finances Eric Coquerel, pour réclamer les fameuses lettres de plafond, indispensables à la constitution du budget, que le Premier ministre refuse de donner alors que le délai a été largement dépassé. Dans ce grand bazar politique, l’ancien commissaire peine à trouver certains alliés.
Mise à jour : à 15h40 avec l’arrivée des dirigeants des partis susceptibles de participer au gouvernement.