Le Premier ministre réunira lundi son gouvernement pour travailler sur l’avenir de la France et présenter, d’ici la fin de l’année, des propositions à mettre en œuvre sur trois ans.
Michel Barnier s’entretiendra avec ses ministres lundi matin lors d’un séminaire destiné à établir, d’ici la fin de l’année, un plan pour les trois prochaines années, lui permettant ainsi de se projeter au-delà du marathon budgétaire en cours.
Préoccupé depuis sa nomination il y a deux mois par l’urgence de préparer le budget 2025, le Premier ministre veut montrer qu’il est là pour le long terme. Et ce, sans se soucier de l’épée de Damoclès que représenterait le vote d’une motion de censure en décembre alors qu’il engagera probablement la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter définitivement ces périlleux projets de loi de finances.
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« Vision sur 5 ans, action sur 3 ans», tel est le nouveau leitmotiv à Matignon. Après un premier séminaire en septembre pour préparer sa déclaration de politique générale, Michel Barnier souhaite à travers ce deuxième « réunion collective», puis une troisième en décembre, aboutissant à «des propositions concrètes sur les priorités des Français» qui sera présenté dans un plan d’action, en fonction de son entourage.
Un objectif de cohésion
Au menu lundi dès 9h00 pour la quarantaine de ministres, cinq thèmes : Etat/collectivités, travail/prestations sociales («encourager le travail), immigration/intégration («réguler l’immigration pour mieux s’intégrer), outre-mer et simplification.
Un ministre référent gérera chaque thème et l’objectif sera de définir «une ou deux mesures prioritaires» à mettre en œuvre, selon Matignon. Deux ministres interviendront sur le contexte actuel : le ministre délégué aux Affaires européennes Benjamin Haddad sur «Questions européennes» et le ministre de l’Économie Antoine Armand fera état de sa participation aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
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Le séminaire se terminera par un déjeuner »dans un objectif de cohésion» alors que la coalition entre la droite et le bloc central s’illustre par ses désaccords sur nombre de sujets, dont l’immigration. Ce manque d’unité se constate quasiment quotidiennement à l’Assemblée sur des textes budgétaires peu défendus voire contestés par une partie de la majorité.
Quelque 1.500 amendements à débattre
De leur côté, les députés reprendront lundi l’examen de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale avec pour résultat un probable rejet, qui équivaudrait à un refus de l’ensemble du texte. L’aspect dépenses ne serait alors pas examiné, ce qui éviterait au gouvernement une discussion perdue sur le report au 1er juillet de l’indexation des retraites, vilipendée de toutes parts.
Les députés reprendront ensuite les discussions sur la partie recettes du budget de l’Etat alors qu’il reste quelque 1.500 amendements à débattre. Un rejet est attendu, comme en commission, la majorité ne soutenant pas les milliards de recettes supplémentaires votés par les députés du Nouveau Front populaire.
Là aussi, un feu rouge porterait l’intégralité du texte qui irait au Sénat dans sa version originale, devant une commission mixte paritaire afin que les deux chambres tentent de se mettre d’accord sur une version commune. Au terme du processus, le gouvernement ne devrait cependant pas pouvoir échapper à un 49.3 pour faire adopter ses deux textes budgétaires, la gauche et le RN ayant déjà annoncé leur intention de voter contre.