«Michel Barnier reste un adversaire politique, nous ne le soutenons pas», affirme Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national

Emmanuel Macron a nommé jeudi l’ancien ministre de droite et ancien commissaire européen Michel Barnier, 73 ans, au poste de Premier ministre, a annoncé l’Élysée, 60 jours après le second tour des élections législatives qui ont abouti à une Assemblée nationale sans majorité. Invité vendredi sur La Grande interview d’Europe 1-CNews, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, est catégorique sur sa nomination : les membres de son parti ne participeront pas au gouvernement. « Michel Barnier reste un adversaire politique, nous ne le soutenons pas », prévient-il.

« Et maintenant, nous allons l’écouter et le voir à l’œuvre »

Avec cette nomination, le chef de l’Etat évite une potentielle motion de censure du Rassemblement national. Le chef de l’Etat a demandé à Marine Le Pen quelles étaient ses conditions pour éviter cette censure et elle n’a pas hésité à lui donner une liste : mise en place d’un mode de scrutin proportionnel, déclenchement de nouvelles élections législatives dès juin, respect des élus RN, lutte contre l’insécurité et l’immigration, protection des classes populaires et modestes. Ainsi, l’entourage d’Emmanuel Macron y voit un peu plus clair et une personnalité se détache : Michel Barnier.

« Et maintenant, on va l’écouter et le voir à l’oeuvre », a-t-il ajouté devant Romain Desarbres. Mais le vice-président du parti de Marine Le Pen n’en attend pas grand-chose. « Quand on regarde ces sept années de Macronie, on peut douter de toute efficacité. On est d’accord pour regarder les choses très concrètement, mais Michel Barnier va devoir aller vite », explique Sébastien Chenu.

Malgré les doutes exprimés par le RN sur cette nomination, la gauche a des doutes. Lucie Castets a par exemple évoqué sur RTL ce jeudi que le président de la République est en cohabitation avec le parti de Sébastien Chenu. « Soyons clairs : nous ne soutenons pas Michel Barnier, ni la politique qu’il défend, ni la famille politique dont il est issu. Mais nous avons d’abord empêché le chaos institutionnel », assène haut et fort la députée du Nord.