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Michel Barnier remet déjà à sa place son nouveau ministre de l’Economie, qui avait jugé que le RN n’était « pas dans l’arc républicain » – Libération

Le gouvernement Barniercas

Le nouveau ministre Antoine Armand avait dans un premier temps exclu le parti d’extrême droite d’une réunion sur les finances publiques mardi matin. Puis, sous la pression de Marine Le Pen, le Premier ministre a capitulé et Bercy a finalement invité le RN.

Premier jour, et déjà première capitulation. Installé à Bercy depuis lundi, le nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand a déjà opéré un virage à 180 degrés, mardi 24 septembre, concernant ses relations avec le Rassemblement national. Dans la matinale de France Inter, le benjamin du gouvernement – ​​33 ans – a assumé de ne pas recevoir le parti d’extrême droite à Bercy pour discuter des finances publiques, considérant que le RN n’en fait pas partie. « l’arc républicain ». En début d’après-midi, l’entourage de l’ancien député de Haute-Savoie a finalement annoncé que « toutes les forces politiques représentées au Parlement » seront reçus au ministère dans les prochains jours. Cela inclut donc la formation de Marine Le Pen.

Ce changement de cap rapide intervient après la pression de Marine Le Pen et de ses troupes. Dans la matinée, plusieurs élus du RN ont allumé des mèches contre Antoine Armand. « Une insulte à nos 11 millions d’électeurs ! Cela commence mal… » La députée du Lot-et-Garonne Hélène Laporte s’est notamment montrée cinglante à l’égard de X.

C’est surtout le chef du groupe et futur candidat à la présidentielle qui a adressé des menaces à peine voilées à Michel Barnier. « Quand j’entends ce matin M. Armand expliquer que sa porte sera toujours fermée aux députés du RN alors que nous n’avons que le budget qui arrive, je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à tous ses ministres quelle est la philosophie de son gouvernement, parce qu’il semble que certains n’ont pas encore bien compris. » a-t-elle déclaré devant les caméras de l’Assemblée nationale.

Le recadrage de Matignon

De quoi déclencher une réprimande de Matignon à l’encontre d’Antoine Armand. Dans un communiqué envoyé aux rédactions quelques heures plus tard, le ministère de l’Economie prend enfin soin de préciser que « conformément à la ligne politique fixée par le Premier ministre, (…) Antoine Armand invitera prochainement chaque président de groupe (…) à discuter des enjeux économiques et financiers du pays ». Michel Barnier a alors pris son téléphone pour «un rappel clair et ferme des règles et engagements du Premier ministre, à savoir le respect des électeurs et le respect des présidents des groupes représentés au Parlement, que le Premier ministre recevra dans les prochains jours ou semaines. »

Michel Barnier, a également informé Matignon, « Il a appelé Marine Le Pen à midi. C’était un appel tout à fait factuel dans lequel il rappelait les règles expliquées publiquement lors de sa nomination et répétées encore ce matin au bureau de l’Assemblée nationale. (…) Il a rappelé l’engagement de l’ensemble de son gouvernement à dialoguer avec toutes les forces politiques représentées au Parlement. Toutes, de LFI au RN.

Pour tenter de minimiser le contretemps, l’entourage du jeune locataire de Bercy affirme que lui et le Premier ministre « sont exactement sur la même ligne ». « Lors de la passation de pouvoirs, le ministre de l’Economie a rappelé que sa porte était ouverte à tous ceux qui veulent contribuer à l’équilibre économique », insistent-ils à Bercy. Il n’en demeure pas moins que, selon Le FigaroLe locataire de Matignon a été contraint de décrocher son téléphone pour assurer au président du groupe RN à l’Assemblée qu’il s’agissait d’une erreur. Car Michel Barnier a tout intérêt à choyer le triple candidat à la présidentielle. Le Savoyard sait que sa longévité à la tête du gouvernement dépend uniquement du Rassemblement national, qui peut décider à tout moment de voter une motion de censure qui le ferait tomber. C’est même grâce au refus du RN de le censurer a priori que l’ancien négociateur du Brexit pour l’Union européenne a été nommé à Matignon.

Invité à dire, mardi soir sur BFMTV, si « la vraie patronne c’est Marine Le Pen », La députée RN Alexandra Masson a commenté : « Nous avons le pouvoir de remettre dans le droit chemin un ministre qui dit n’importe quoi. » Du côté macroniste, le député (Ensemble pour la République) Denis Masséglia a déploré sur X « un très mauvais signal envoyé par le Premier ministre »ajout : « Un gouvernement qui s’empresse d’appeler Marine Le Pen d’emblée pour la rassurer au moindre désagrément ne représente pas mes valeurs. Bloquer le RN pour finalement le subir ? »

Cammile Bussière

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