JULIE SEBADELHA / AFP
Dimanche soir sur France 2, Michel Barnier a expliqué sa façon de gouverner à Matignon.
POLITIQUE – Promis, ni « controverses »ni l’un ni l’autre « mauvais procès »Entre le président de la République et son Premier ministre, l’entente s’annonce cordiale. C’est en tout cas ce qu’affirme ce dernier. Sur le plateau du journal de 20 heures de France 2 ce dimanche 22 septembre, Michel Barnier a rediffusé le numéro de chacun chez lui : « Le président préside, le gouvernement gouverne »Avec une première certitude en ligne de mire : « Nous ne cohabitons pas ».
Une manière de dissiper les doutes, au lendemain de la présentation de son gouvernement, alors que le drapeau rouge d’une coalition LR-Macronie a été agité pendant plusieurs semaines, avant de s’imposer douloureusement au nez et à la barbe du Nouveau Front populaire, pourtant arrivé en tête des législatives.
Barnier n’est «pas Premier ministre à tout prix»
En acceptant d’entrer à Matignon, Michel Barnier « Je savais que la tâche serait difficile ». « Mon mandat est fragile, nous ferons de notre mieux »Il ne connaît pas sa durée de vie politique, qui pourrait bien être courte : à gauche, le NFP a déjà annoncé vouloir déposer une motion de censure après la déclaration de politique générale prévue le 1er octobre. Une motion que le Rassemblement national n’exclut pas de voter si les premiers signaux politiques ne lui conviennent pas.
« Nous avons construit une base qui est la plus importante de l’Assemblée. Cette base restera ouverte »a assuré le Premier ministre, qui se dit soutenu par « 220-230 » députés. Porte ouverte aux bonnes âmes, semble dire celui qui rejette « sectarisme »assimilé à « une forme de faiblesse ». En plus, « Je ne suis pas Premier ministre à aucun prixil a continué, Je ne me suis pas roulé par terre pour en être un..
Surtout, pour la première fois, Michel Barnier a détaillé la manière dont il entend gouverner. Il promet que le « cohésion » et l’esprit de « fraternité » au sein de son gouvernement nous permettra d’avancer « des compromis pour le progrès du pays ». Défenseur de la » compromis « dont il assure qu’il n’a rien à voir avec « le compromis »Le successeur de Gabriel Attal défend une équipe qui rassemble « des gens qui ne viennent pas du même endroit » OMS « ne pas forcément aller au même endroit » mais « qui veulent servir les gens ».
Ni « totem » ni « tabou » sur l’immigration
Celui qui jure de ne pas avoir « plan de carrière » (la preuve, ce ne sera pas « Je ne suis pas candidat en 2027 ») a profité de l’occasion pour esquisser les premiers chantiers qu’il entend mener : probable augmentation des impôts pour les plus riches et les multinationales, amélioration de la réforme des retraites (sans forcément toucher les 64 ans), renforcement des contrôles sur les « fraude sociale », « mesures pratiques » sur l’immigration sans « totem » ni l’un ni l’autre « tabou » même sur l’AME… Une sorte de « en même temps » qui ne dit pas son nom ?
« Le gouvernement agira… Peut-être plus qu’il ne parlera »il a également souligné, comme pour marquer la rupture avec les gouvernements précédents, l’accent mis sur la communication et les effets éducatifs. « Le rôle d’un Premier ministre est d’être un rempart pour veiller à ce que ces lois de progrès social et sociétal soient préservées »a finalement déclaré celui qui se dit fier d’avoir nommé « Les ministres qui l’accompagnent pour servir le pays. » « Je dirai toujours la vérité aux Français, y compris quand il s’agit de faire des efforts ». Ce journal de 20 heures de Michel Barnier avait des allures d’une grande opération vérité. La première.
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