Le Premier ministre Michel Barnier ouvrira mardi 1euh Octobre les travaux du Parlement avec sa déclaration de politique générale et nul doute que ses propositions en matière fiscale seront particulièrement scrutées par ses alliés à l’Assemblée nationale. Contraint d’absorber des déficits considérables, le chef du gouvernement a mis sur la table vendredi la possibilité d’augmenter certains prélèvements tout en promettant de réduire les dépenses.
« Sur la question de la fiscalité, j’ai dit que je protégerais de toute hausse d’impôts ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent. Nous ferons appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui pourront contribuer à cet effort »a-t-il prudemment déclaré dans le Journal de Saône-et-Loire.
Selon les informations de Mondeles projets que le Premier ministre pourrait dévoiler mardi se précisent. Parmi eux, un prélèvement exceptionnel de 8 milliards d’euros sur les grands groupes et une taxe sur les rachats d’actions, pratique devenue symbole des dérives du capitalisme financier. L’impôt sur le revenu resterait stable.
Cette démarche a été approuvée dimanche par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. « Pour les entreprises qui ont largement bénéficié des précédentes mesures fiscales, on peut envisager des mesures exceptionnelles »il a accepté dans l’émission « Dimanche en politique » sur France 3, tout en insistant sur la nécessité de « Économisez d’abord de l’argent ».
« Tout ce que nous avons fait de positif »
Mais plusieurs voix au sein du camp présidentiel ont clairement indiqué leur opposition à toute augmentation des impôts, certaines pesant sur leur soutien au gouvernement Barnier.
« Je sais que beaucoup d’entre nous ne pourront pas soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts : ce serait contraire à tout ce que nous avons fait de positif pour les Français »a prévenu dimanche l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, depuis Tourcoing, où il effectuait sa rentrée politique devant ses partisans et amis politiques, dont les anciens premiers ministres Edouard Philippe et Elisabeth Borne.
La promesse de Michel Barnier de concentrer l’effort fiscal sur les plus riches n’a pas convaincu Gérald Darmanin. « Je comprends que cette augmentation d’impôt ne concernerait que les Français les plus riches, mais l’argent des plus riches doit aller à la création d’emplois, pas dans les caisses publiques »juge l’ancien ministre.
Moins menaçant, Eric Woerth, ancien ministre du Budget, se montre au moins aussi hostile à tout retour en arrière budgétaire. « Je recommande surtout de ne toucher à rien »il plaide La Tribunecraignant que l’exécutif envoie un signal « délétère aux yeux de nos partenaires européens et de nos créanciers sur les marchés financiers ».
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Comme lui, vingt-sept députés du camp présidentiel ont signé un texte en La Tribune dimanche prendre position contre toute augmentation des impôts. « Il nous semble (…) impensable qu’après sept ans de réductions d’impôts, ce soit l’alliance du bloc central qui finisse par renoncer à la stabilité budgétaire pour les augmenter”écrivent Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, rejoints par les anciennes ministres Aurore Bergé et Marie Lebec, ou encore par l’ancien président du groupe Sylvain Maillard.
Tout le monde exige que « Le redressement des comptes passe avant tout par une réduction des dépenses publiques ». Sans préciser s’ils retireront leur soutien à Michel Barnier s’il décide de maintenir ses projets fiscaux.