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Photo d’illustration d’Aymeric Caron, lors d’une manifestation devant Sciences Po Paris le 26 avril 2024.
POLITIQUE – Aymeric Caron est « très, très en colère »Le député REV, apparenté au groupe La France Insoumise, a annoncé ce samedi 7 septembre qu’il ne formerait plus de « front républicain » en cas de duel entre les représentants du camp présidentiel et ses alliés et l’extrême droite. Une position qu’il explique au HuffPost.
« Cette fois, pas de pardon, plus de « front républicain » », écrit sur X Aymeric Caron. « Si demain il y a un vote entre un candidat LR/Macroniste et un candidat RN, il n’y aura pas de vote de ma part », développe le député parisien contacté par nos soins. Et cela, « même si cela conduit à une victoire du RN » parce que « Au moins, nous saurons ce qui nous attend et contre quoi nous nous battons. »
Cette position n’a pas été acceptée par le groupe insoumis, ni par d’autres représentants de la gauche, précise d’emblée Aymeric Caron. Mais, ajoute-t-il, « Je voulais exprimer cela parce que ce qui s’est passé avant-hier est extrêmement grave. »
Au-delà du choix d’un homme issu de LR, parti qui n’a obtenu que 5,42% aux législatives, l’élu a surtout exprimé sa grande colère face à « l’accord » Accord tacite entre le président de la République et le Rassemblement national pour Matignon. Selon les différents témoignages et déclarations des cadres du Front national, Michel Barnier a obtenu Matignon grâce à la bonne volonté du RN, qui ne s’est pas immédiatement opposé à son gouvernement.
« Le front républicain repose sur l’idée que malgré les différences, il y a un socle républicain sur lequel on s’accorde. Quand je vois que ceux avec qui on est censé faire bloc appliquent des idées qui deviennent celles du RN et qu’ils passent ensuite des accords avec eux, on ne peut plus compter sur un front républicain pour les événements politiques futurs », Tranche d’Aymeric Caron.
« Aucun regret » du côté républicain pour 2024
À l’unisson, tous les élus politiques du Nouveau Front Populaire ont crié « hold-up démocratique » après la nomination de Michel Barnier. Mais Aymeric Caron est pour l’instant le seul à passer à l’étape suivante, quitte à être critiqué par son camp et ses alliés. La sénatrice PS Laurence Rossignol a également réagi en précisant qu’elle ne « aucun regret » sur le front républicain mené en 2024, soulignant qu’il n’était pas question de « sauver la peau de quelqu’un » mais de réaffirmer son opposition à l’extrême droite.
Près de la HuffPostAymeric Caron assure qu’il ne regrette pas le blocage mis en place lors des dernières législatives, qui a permis selon lui » clarifier « la proximité entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais le choix d’un Premier ministre de droite dans les conditions actuelles est comparable au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, où le non avait été imposé avant que l’essentiel du texte ne soit néanmoins appliqué deux ans plus tard via le traité de Lisbonne. Alors que les partis de gauche mobilisaient leurs électeurs pour faire barrage à l’extrême droite, le choix de Barnier « dit clairement aux gens que s’ils n’étaient pas allés voter aux législatives de 2024, cela aurait été la même chose », il dénonce.
Avec une Assemblée nationale fragmentée et un Premier ministre fragile, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution d’ici un an circule. Comme celle d’une démission d’Emmanuel Macron, même s’il a assuré à plusieurs reprises qu’il irait au bout de son mandat. Tandis que de l’autre côté, le Rassemblement national augmente son nombre de voix à chaque scrutin. Alors que faire pour empêcher son accession au pouvoir ? Aymeric Caron appelle avant tout à préserver l’unité de la gauche au sein du Nouveau Front populaire : « Cela se jouera alors entre l’extrême droite et nous » mais « Il faut balayer les macronistes. Ils disent qu’à la fin, puisqu’ils se retrouvent face à l’extrême droite, on votera pour eux. Je leur dis que c’est fini. »
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