Lors de son déplacement en Savoie et Haute-Savoie jeudi, Michel Barnier s’est fixé pour objectif de nommer « un gouvernement représentatif et pluriel ».
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Le Premier ministre a profité de son déplacement en Savoie pour faire escale à Annecy dans le cadre des Journées parlementaires de la Droite républicaine, sa famille politique. Devant les députés et sénateurs LR, Michel Barnier a exprimé sa volonté de marquer un peu plus son terrain auprès du président de la République.
« Le président préside, le gouvernement gouverne »c’est devenu l’une des phrases préférées de Michel Barnier. « Il ne sera pas un collaborateur du président mais un Premier ministre à part entière »se félicite le sénateur Bruno Retailleau. Ce dernier estime que nous allons nous rapprocher de la configuration « cohabitation », même si Michel Barnier ne dit pas le mot.
Le Premier ministre est allé encore plus loin hier. Selon lui, le président de la République n’a plus « domaine réservé »il n’y a que « domaines partagés » entre les deux têtes de l’exécutif, y compris en matière de relations internationales. Un nouveau jalon posé par un Michel Barnier visiblement décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Un point sur lequel le président de la République a semblé lui répondre à distance, lors d’une visite au Havre : « C’est au gouvernement de faire passer les textes et d’administrer. Le président a ses propres compétences »assure Emmanuel Macron. Il ajoute qu’il espère que « Des compromis seront tissés » entre les forces politiques.
Quelques heures plus tôt, Michel Barnier parlait de « compromis dynamique » et nécessaire « mutualisation » entre les partis. En tout cas, il a assuré aux députés de droite qu’il s’appuierait sur les 13 textes qui constituent leur « pacte législatif ». Des propos qui ont fini de convaincre les élus LR. Ils sont prêts à participer au gouvernement Barnier. «Michel Barnier a besoin de nous et nous serons là»Les cadres du parti le revendiquent. Et les élus commencent à discuter des ambitions des uns et des autres. Laurent Wauquiez qui vise le ministère de l’Intérieur, Annie Genevard qui ne dirait pas non à l’Education.
« C’est curieux, c’est la première fois que je me demande si des camarades vont devenir ministres, ça ne m’est jamais arrivé, sauf quand il y avait des débauchages »plaisante un député qui ne connaissait pas la période d’avant 2012. « Je n’ai pas envoyé de CV et je n’essaie pas de le compléter. »un député a répondu avec un sourire. « De toute façon, Michel est assez grand pour choisir son gouvernement ».
Au jeu du « qui sera ministre ? », les parlementaires évitent de répondre sur leur propre cas. L’un d’eux souligne qu’être un homme élu en Île-de-France n’est pas la meilleure configuration « mais si j’étais une femme élue dans la région, pourquoi pas », référence à la nécessaire variété des profils recherchés.
A deux pas de l’entrée du casino d’Annecy, un député tente une métaphore : « Quand on met une pièce dans une machine à sous, on n’est pas sûr de gagner le jackpot. » Une manière de prévenir ses collègues : les postes ministériels seront plutôt rares et la mission pourrait s’avérer très courte.
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