« Michel Barnier, les vertus espérées d’un changement de style »
CONTREPOINT – Le style du nouveau Premier ministre peut contribuer à faire baisser la température dans le chaudron politique s’il parvient à convaincre qu’une attitude ouverte n’est pas incompatible avec une action ferme.
Certains voient leur carrière entravée par le fait de ne pas être suffisamment pris au sérieux. Michel Barnier a souffert d’être trop sérieux. Si tous, y compris ses adversaires, ont loué sa rigueur, sa longévité et l’intelligence de sa carrière, tous, et en premier lieu ses amis politiques, ont pointé ce manque d’originalité, de capacité à surprendre et d’obsession inébranlable qui est, dit-on, la marque des aspirants à la direction. Dans le contexte de crise qui a conduit à sa nomination, l’ancien commissaire européen n’a pas changé, mais le regard que l’on porte sur lui, oui.
Hier, dire « Barnier n’est pas un rêve devenu réalité » n’était pas un compliment. Le dire aujourd’hui, c’est souligner que le refus des paillettes du nouveau Premier ministre est mieux adapté à la réalité que des profils plus brillants ou plus séduisants. Il ne s’agit pas seulement d’une revanche du « vieux monde » sur le supposé « nouveau monde » macronien. Face aux perspectives budgétaires…