ANALYSE – Le Premier ministre est enfermé dans une énigme insoluble. Il est prêt à retourner son propre peuple contre lui pour tenter de plaire aux autres.
La politique est un sport où les Français votent à droite et où, au final, c’est la gauche qui gagne. Cette loi d’airain a suffisamment été éprouvée pour ne plus avoir besoin d’être prouvée. Alors pourquoi Michel Barnier s’obstinerait-il à vouloir la perpétuer ? Plutôt que de profiter de l’état de grâce lié à sa nomination, le nouveau personnage politique préféré des Français s’enferme au contraire dans un casse-tête insoluble. Prêt à retourner son propre peuple contre lui pour tenter de plaire aux autres, il tombe lentement mais sûrement dans le piège qui a tant coûté à ses prédécesseurs : pile je perds, face ils gagnent.
Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, l’intéressé a lui-même posé les bases de cette équation dès sa prise de fonction. Invité du « 20 Heures » de TF1 au lendemain de sa nomination début septembre, le nouveau Premier ministre a esquissé les contours de « changements et ruptures » qu’il entend mettre en œuvre à Matignon. Quitte…