Le Premier ministre Michel Barnier a appelé à dépasser les clivages politiques pour former un gouvernement avec des personnalités d’horizons divers. Pour Franz-Olivier Giesbert, chroniqueur et écrivain, invité de La Grande interview d’Europe1-CNews lundi, Michel Barnier devra s’émanciper d’Emmanuel Macron pour gouverner.
« Il va falloir qu’il s’affranchisse un peu de Macron. Il a évidemment besoin de votes macronistes mais les votes macronistes sont allés à Gabriel Attal et Édouard Philippe (…) Avec une volonté très forte, on peut faire des choses. Et je pense que c’est ce qu’on attend tous, c’est-à-dire quelqu’un qui donne une ligne et qui ait du courage ! », a lancé l’éditorialiste.
« Pas à pas » comme les montagnards et « à l’écoute », le Savoyard Michel Barnier veut « prendre le temps » pour construire son équipe et gouverner sans « bluffer », en marquant sa différence avec ses prédécesseurs à Matignon autant qu’avec Emmanuel Macron. « Ne soyez pas impatients. (…) Je suis un agriculteur de montagne. Un pas à la fois », a déclaré mercredi le Premier ministre à l’issue de son déjeuner avec les parlementaires d’Horizons, interrogés sur la présence ou non de personnalités de gauche dans sa future équipe.
Car la formation du gouvernement, promise pour la semaine prochaine, tourne au casse-tête face à une Assemblée nationale divisée en trois blocs, et aux exigences de ses alliés, dont la droite – sa famille politique.
« Nous vivons une sorte d’américanisation de la vie politique où tout va de plus en plus vite. L’élection présidentielle vient à peine d’avoir lieu que nous pensons déjà à la prochaine. Nous avons tendance à élire des présidents, disons, de très courte durée, comme l’actuel », a déclaré Franz-Olivier Giesbert.
Selon une enquête Ipsos pour La Tribune du dimanche, Michel Barnier enregistre 34% d’opinions favorables. On compte « un tiers des sondés qui sont pour lui, un tiers contre et un tiers qui ne se prononce pas, soit parce qu’ils ne le connaissent pas, soit parce qu’ils sont dans l’attente », a expliqué Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos, dans les colonnes de La Tribune du dimanche.
Michel Barnier bénéficie de 64% d’opinions favorables parmi les sympathisants des Républicains et ceux du camp macroniste. Cette note tombe à 29% pour les sympathisants du Rassemblement national et du Parti socialiste et à 18-19% parmi ceux de La France insoumise et des écologistes.
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