L’ÉDITORIAL DU FIGARO – Malgré toutes ses bonnes intentions, on imagine mal le Premier ministre décréter une grande soirée budgétaire qui serait aussitôt censurée.
Tous les alpinistes, dit-on, caressent au fond d’eux-mêmes le rêve ultime de gravir l’Everest. C’est peu ou prou le défi politique auquel Michel Barnier est confronté en s’attaquant au budget 2025. D’un côté, le dérapage incontrôlé des finances publiques ces derniers mois nécessite d’urgence un plan de relance massif : censé se réduire cette année, le déficit, déjà abyssal (5,5 % du PIB !), se creuse désormais dans des proportions inédites. De l’autre, les trois quarts des députés nouvellement élus soutiennent des programmes où les dépenses inconsidérées tiennent lieu de politique économique : abrogation de la réforme des retraites, augmentations de salaires, embauches dans la fonction publique… C’est comme demander à un épouvantail de remettre de l’ordre dans une foire aux saucisses.
Pour l’heure, on s’accroche à des bouées de sauvetage. Encore une minute, Monsieur le Bourreau : le gouvernement demande à Bruxelles un délai supplémentaire pour présenter un plan de relance étalé sur une…
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