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Michael McDowell, Daniel Chavarria, Kate Summerscale

Michael McDowell, Daniel Chavarria, Kate Summerscale

« Katie », de Michael McDowell, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Szlamowicz, hors-série, Monsieur Toussaint Louverture, 460 p., 12,90 €.

« Adios muchachos », de Daniel Chavarria, traduit de l’espagnol (Cuba) par Jacques-François Bonaldi, Rivages, « Noir », 190 p., 8,20 €.

«L’affaire Road Hill House.» The Assassination of Little Saville Kent » (Les soupçons de Mr Whicher ou Le meurtre à Road Hill House), de Kate Summerscale, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Eric Chédaille, éd. Christian Bourgois, « Satellites », 570 p., 12,90 €.

« Je deviendrai un chien de chasse et suivez-les jusqu’à leur trou. Je les verrai pendus et, cette nuit-là, je dormirai au pied de l’échafaud. L’odeur de leurs cadavres en décomposition me sera douce. » Ainsi prophétise, debout sur ses griffes acérées, forte d’une haine viscérale, la jeune Philomena Drax, battant le cœur de Katie de l’écrivain et scénariste (Jus de Beetlede Tim Burton, 1988) Michael McDowell (1950-1999), à la fois mélodrame romantique et récit de la sauvagerie d’une gentille jeune femme américaine des années 1870.

Tandis que, travailleuse et sans le sou, elle s’apprête à hériter de son grand-père« Philo » voit son héritage et sa famille arrachés par les Slapes, un trio superlatif d’assassins et d’escrocs dont la fille psychique, Katie, prospère dans le meurtre à coups de marteau. Condamnée au malheur et à l’errance, mais soutenue par la philanthrope famille Maitland, Miss Drax se lance alors dans une chasse désespérée aux persécuteurs inspirée des « Bloody Benders », authentiques méchants Américain du XIXe siècle (« méchants »)e siècle.

Hommage au feuilleton romantique, hérissé de « meurtres infimes » secs et soudains, le texte nous est offert par Monsieur Toussaint Louverture, comme les précédents titres de la « Bibliothèque McDowell », dans un délicieux décor graphique incandescent, entre le baroque le tabernacle et la boîte de bonbons empoisonnés. Va au diable! Osez McDowell !

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Inauguré par un dur à cuire exceptionnel, Edward Bunker, et un as de la fiction noire en roue libre, Marc Behm, la série des « Iconiques » de Rivages propose, parmi les mille titres qu’il a publiés, les plantes les plus carnivores du jardin secret de François Guérif, l’éditeur des Rivages. Collection « Noir ». Dernière étape proposée par ce grand pétrolier de l’édition : Cuba. Cuba dans le viseur de l’écrivain uruguayen Daniel Chavarria (1933-2018), ancien guérillero castriste et pirate de l’air, autrement dit un Cuba très, très « libre ». Il sert de phare à Alicia, qui, vendant ses charmes, à vélo et en short, sous l’œil bienveillant de sa mère, fait métier. Activité lucrative qui lui fait rencontrer Juanito, vétéran de l’arnaque et idole virtuose, avec qui elle forme rapidement un tandem de voyous très opérationnel. Les actions de ce duo nous sont contées en grandes rafales de chapitres brefs et cinglants, où coïts et tours tordus, mascarades et supercheries se succèdent, entrecoupés d’archives fracassantes et hilarantes.

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