Michael Cohen est un menteur pathologique et vengeur
Le procès de Donald Trump a repris ce mardi devant le tribunal de New York. Après avoir été longuement interrogé lundi par la procureure Susan Hoffinger, Michael Cohen, l’ex-avocat devenu son ennemi juré, est de nouveau apparu à la barre lors du contre-interrogatoire mené par la défense de l’ancien président des Etats-Unis. Toute la journée, les avocats du prévenu ont tenté d’ébranler ce témoin clé à charge.
Durant les deux heures qu’a duré le contre-interrogatoire, l’avocat de Donald Trump, Todd Blanche, ne s’est pas vraiment intéressé au versement des 130 000 dollars à Stormy Daniels, afin d’acheter son silence sur leur prétendue relation sexuelle. Au contraire, Todd Blanche s’est concentré sur la personnalité de l’ancien avocat et homme à tout faire de l’ancien président. Il a ainsi énuméré les nombreux commentaires publics de Michael Cohen sur Donald Trump ces dernières années.
D’homme de main à ennemi juré
Il s’agissait pour l’avocat de démontrer que Michael Cohen est un menteur pathologique et obsédé par sa soif de vengeance contre l’ex-président tout en montrant comment l’ancien avocat était passé de loyaliste à ennemi de Donald Trump. Outre la vengeance, la défense a également suggéré que Michael Cohen était également motivé par l’argent et la notoriété plutôt que par la justice, l’interrogeant sur les millions de dollars qu’il avait gagnés grâce à deux livres et les millions d’abonnés à son podcast, souvent anti-Trump.
Par ailleurs, Todd Blanche a notamment rappelé que sur son site Internet, Michael Cohen vendait des t-shirts à l’effigie de Donald Trump derrière les barreaux, ou encore un mug lui souhaitant la prison plutôt que la Maison Blanche. « Voulez-vous que le président Trump soit reconnu coupable dans cette affaire ? », a lancé Todd Blanche. « Bien sûr », a répondu Michael Cohen, qui s’est retourné contre son ancien patron en 2018, après avoir lui-même été rattrapé par la justice.
Abandonné par Donald Trump
S’il a de nombreuses raisons de souhaiter la chute de son ancien patron, c’est peut-être aussi parce qu’il se sent abandonné. En effet, Michael Cohen a dû plaider coupable de fraude bancaire et fiscale, avoir menti devant le Congrès américain et violé les lois sur le financement des campagnes électorales, un délit lié au paiement à Stormy Daniels. Selon son témoignage, après une perquisition retentissante du FBI à son domicile en avril 2018, Donald Trump l’aurait rassuré en lui disant « ne vous inquiétez pas, tout ira bien, je suis le président des États-Unis ». Bien évidemment, cela n’a pas empêché l’ex-avocat d’être condamné à trois ans de prison. Il a finalement passé 13 mois derrière les barreaux.
Avant la fin de la séance, le contre-interrogatoire s’est poursuivi sans que Michael Cohen ne paraisse vraiment en difficulté, alors que Donald Trump avait, le plus souvent, les yeux fermés, affalé sur sa chaise. En fin de journée, le juge Juan Merchan a clôturé les débats. Il n’y aura pas d’audience mercredi et celle de Michael Cohen se poursuivra jeudi.
Cette journée aura également été marquée par un événement « politique ». Le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, est apparu mardi matin aux côtés de Donald Trump. Avant le début de l’audience, il s’est adressé à la presse pour dénoncer un procès « corrompu » et une « ingérence électorale ». Mettant en doute la légitimité du procès, il a affirmé que « le système utilise tous les outils à sa disposition pour punir un président et en dissimuler un autre », dénonçant « une chasse aux sorcières ».