« Mettons l’union de la gauche et des Jours Heureux au pouvoir » : Fabien Roussel en meeting à la Fête de l’Humanité

« Le premier des voleurs reste Emmanuel Macron, champion olympique du piratage des urnes de la République », s’en est pris quasiment d’emblée, lors de son meeting à la Fête de l’Humanité, au secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, après avoir rendu hommage à tous ceux qui ont fait les Jeux de Paris cet été.

Des sportifs, bien sûr, mais aussi des agents du service public. « Nous sommes fiers de vous ! Soyez fiers de vous aussi ! Vous êtes indispensables au bonheur de la France. Nous vous voulons partout en France, dans chaque village et dans chaque ville ! C’est la France que nous aimons. »

Quant au Président de la République : « Imaginer, demande la leader communiste Angela Davis à la foule rassemblée devant la scène, « Vous allez dans l’isoloir, vous votez pour le Nouveau Front populaire, l’union de la gauche, il arrive en tête et… vous avez Michel Barnier comme Premier ministre, dont le parti arrive 4e ! Mieux, vous votez pour un candidat du camp présidentiel, contre le RN, pour le Front républicain et vous avez un gouvernement qui fait alliance avec le RN ».

« Nous ferons tout pour que votre vote soit respecté »

Face à un chef d’État qui ne respecte que « la souveraineté des riches « , « Nous ferons tout pour que votre vote soit respecté »promet-il. Le nouveau locataire de Matignon prend aussi sa part : « Et puis, en plus, il a choisi un nouveau Premier ministre, tout neuf ! Ou comment faire croire qu’on fait du neuf avec du vieux ! Je ne parle pas d’âge quand je dis ça, je parle de la vieille politique incarnée par cette droite ! Car Michel Barnier, après tout, a le mérite de la continuité depuis Pompidou « .

Mardi 17 septembre, tous deux se retrouveront dans le cadre des « concertations » organisées par Matignon. Et l’ancien député du Nord a gâché le message qu’il entend faire passer : « Nous ne voulons pas de la réforme des retraites à 64 ans imposée par Macron et ses amis ! Abrogeons cette réforme imposée par la force et tellement injuste ! Et plus encore, nous voulons la retraite à 60 ans. Et pas seulement : nous voulons la justice sociale, la justice fiscale, la justice écologique. »

Fabien Roussel prépare lui aussi un contre-argumentaire serré sur l’austérité que son hôte du jour entend imposer : « A M. Barnier, ministre de Sarkozy, je voudrais rappeler que sous ce gouvernement, en 2007 : les 500 personnes les plus riches de France avaient un patrimoine de 270 milliards d’euros, ce qui représentait 14% du PIB. 5 ans plus tard, elles avaient déjà gagné 50 milliards de plus ! Aujourd’hui, 15 ans plus tard, leur patrimoine s’élève à 1 200 milliards ! Cela représente 41% du PIB ! »

Et de crier sous les applaudissements : « Mettons fin à la dictature de la finance ! Et pour cela, mettons l’union de la gauche et des Jours Heureux au pouvoir. (…) La seule bataille à mener est de mettre ces sommes colossales au service de l’intérêt général, du climat, des services publics, de l’industrie ! C’est possible ! C’est une question de volonté politique. ».

La « France du travail », chère à son cœur

C’est alors, pour défendre la « La France du travail »chère à son cœur, que Fabien Roussel a appelé avec l’ambition de « permettre à chacun d’être fier de son travail, de pouvoir en vivre, de s’y épanouir, de pouvoir se projeter, évoluer, partager sa passion avec ses enfants ». « Dans notre projet pour la France, le travail est central. Nous lui redonnons tout son sens et nous ne voulons laisser personne de côté », il dit, considérant également que « L’industrie, c’est la vie » et cela « Nous ne pouvons pas laisser cela entre les mains des marchés financiers ».

Il ne s’agit pas de faire les choses à moitié : « Interdire le chômage, c’est vouloir en finir avec la précarité, en finir avec les travailleurs pauvres, en finir avec les revenus de remplacement. Nous voulons, pour tous, un emploi ou une formation et un bon salaire pour pouvoir vivre. »

Mais le leader communiste ne laisse pas de côté les questions sur lesquelles la droite tente à tout prix d’imposer ses vues. « Il n’est plus possible d’avoir peur de rentrer chez soi à pied, d’avoir peur de laisser ses enfants rentrer seuls de l’école, d’avoir peur d’être cambriolé », il a déroulé en rendant hommage à « Lilian Dejean, l’agent municipal de Grenoble tué en portant secours aux victimes d’un accident de la route ». Et pour assurer : « Nous voulons une France qui protège tous ses habitants et qui ne laisse aucune place à la loi du plus fort, à la violence des mafias et des trafics. »

« Des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis aux hameaux du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais »

En tout, « C’est un véritable programme de reconstruction nationale que nous défendons »Et pour y parvenir, l’unité est, à ses yeux, la clé : « Ils font tout pour nous diviser ! Eh bien, nous, nous ferons tout pour nous unir ! (…) c’est l’union du peuple qui nous fera gagner, c’est l’unité de la jeunesse et des travailleurs qui nous fera avancer, c’est l’union de notre classe, celle du monde du travail, qui nous fera triompher ! » « Je ne veux pas de grève », scandait-il avant d’appeler à la mobilisation. A partir du 1er octobre, dans les manifestations auxquelles les syndicats (CGT, FSU et Solidaires) ont appelé.

Et tandis que Jean-Luc Mélenchon estimait, lors de la manifestation du 7 septembre contre le « hold-up Macron », qu’il fallait mobiliser les jeunes et les quartiers populaires. « Tout le reste est une perte de temps. »a ajouté le triple candidat à la présidentielle, lors d’une discussion avec des militants, Fabien Roussel défend une autre voie : « Des quartiers populaires de Seine-Saint-Denis aux hameaux du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Des plaines de Beauce aux vallées du Gard. L’unité en action. »