Que pense Gabriel Attal d’Emmanuel Macron ? À Nice, cet enfant a posé la meilleure des questions
VALÉRY HACHE / AFP
Gabriel Attal à Nice ce 22 avril 2024.
POLITIQUE – Règle numéro 1 des bonnes relations au travail : ne pas dire publiquement de mauvaises choses sur son patron. Surtout s’il s’avère être président de la République. En déplacement à Nice ce lundi 22 avril pour assurer le SAV de ses annonces sur la jeunesse, le Premier ministre Gabriel Attal s’est retrouvé entouré de jeunes aux opinions plutôt tranchées.
« Que pensez-vous de Macron ? » » demande un jeune garçon à Gabriel Attal, dans un échange capté par les caméras de BFMTV. Gabriel Attal intervient : «Je travaille avec lui alors…». Le premier ministre n’en dira pas plus. Mais son interlocuteur si : » Il est méchant « , il juge. L’échange devient inaudible alors que le Premier ministre lui demande d’appuyer son opinion.
Ce déplacement du chef du gouvernement intervient quatre jours après sa séquence à Viry-Châtillon (Essonne) consacrée à la lutte contre les violences chez les mineurs. Le Premier ministre a annoncé le lancement d’une grande consultation et plusieurs pistes à suivre, sur le plan judiciaire mais aussi pédagogique.
Cela inclut notamment le placement dans des internats d’élèves jugés « à la dérive », point au cœur de la visite de ce lundi où Gabriel Attal a visité le lycée du Parc Impérial de Nice, théâtre d’une expérience d’internat pédagogique pendant les vacances scolaires. La formule est une des pistes envisagées par Matignon. « Toute l’année, nous allons placer beaucoup plus de jeunes en internat pour éviter qu’ils ne s’éloignent, mais aussi pendant les vacances, des séjours de rupture comme celui-ci peuvent être une solution », a-t-il précisé.
« Ma mère m’a fait »
Après une cérémonie de bienvenue, le chef du gouvernement a participé à un échange avec des parents, des responsables politiques locaux et des acteurs publics ou associatifs de l’expérimentation mais aussi des adolescents participant au stage, dont certains étaient réticents.
« Je ne suis pas content du tout (d’être là) ma mère m’a forcé, elle m’a forcé », a témoigné un élève de 3e, un discours souvent entendu dans la salle. Mais pas de quoi déranger Gabriel Attal, qui y a vu l’occasion de justifier sa proposition. » C’est rassurant. Si tu étais trop heureux d’être là, peut-être que ça ne te sert à rien. « il a répondu.
Selon le ministère de l’Éducation nationale, en 2022-23, le taux d’occupation des internats universitaires était de 65,9% au collège, de 79,1% au lycée et de 77,5% au lycée professionnel à la rentrée 2022-2022. 2023. Le Premier ministre y voit un » opportunité « pour un jeune « trouver un cadre » et de « gardez vos chances de réussite intactes ».
Mais cette vision hérisse le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, qui avait dénoncé en février « l’internat version Gabriel Attal : un outil de lutte contre la délinquance ». « Pour nous, l’internat s’inscrit dans un projet pédagogique (…). C’est avant tout un lieu de socialisation, de réussite scolaire, c’est un vecteur de promotion sociale »a déclaré à l’AFP Olivier Raluy, secrétaire de catégorie CPE du syndicat des enseignants, allant à l’encontre de la vision du « lieu de récupération » érigé selon lui par le Premier ministre.
Voir aussi sur Le HuffPost :