Mes premières impressions de Paris : loin des cônes oranges de Montréal

Avant le début des compétitions, je vous avais promis mes premières impressions de Paris et de ses Jeux.

• Lire aussi : Wokéisme et cérémonie d’ouverture des Jeux : quelle France verrons-nous demain ?

Après un vol sans incident et le transport des bagages qui a suivi comme il se doit, mon accréditation média s’est faite immédiatement, à l’aéroport, sans le moindre accroc.

On me donne un pass gratuit pour les transports en commun. Le trajet en train jusqu’à Paris est ultra-efficace.

Propre

Paris a fait un gros effort pour être visité, mais c’est beau pour commencer, alors…

Autour de moi, pas de terre, pas de chantiers abandonnés, pas de cônes orange – j’entends d’ici les Montréalais ricaner – mais évidemment des barrières de sécurité partout.

Très peu de sans-abri non plus, déplacés pour l’occasion selon certains.

Plus tard, j’irai probablement me promener dans les quartiers chauds loin des grands circuits, ces banlieues qualifiées de « zones sensibles » par les autorités françaises.

L’omniprésence de la signalisation commerciale en anglais est frappante, même lorsque vous y êtes préparé.

Le centre principal des médias, situé au Palais des Congrès à l’ouest de la ville, dans l’axe de l’Arc de Triomphe et en bordure du Bois de Boulogne, est opérationnel.

Le bénévole qui s’est occupé de mon problème de connexion internet était totalement en mode solution et avec le sourire.

Le métro pour y arriver n’était pas aussi bondé que je le craignais.

Dès qu’on s’éloigne des quartiers centraux et des sites olympiques, on ne ressent plus aucune sensation d’étouffement.

J’ai vécu à Paris pendant mon doctorat, quand Jacques Chirac était maire.

Je sais, je sais, ça fait longtemps. Fin des années 80.

J’y suis retourné plusieurs fois. Les travaux de revitalisation ont été importants et soutenus.

Mais nous sommes passés à la vitesse supérieure ces dernières années, et cela va bien au-delà de la propreté.

Macron

Emmanuel Macron peut être critiqué pour beaucoup de choses, mais il était soucieux de revitaliser Paris.

Traditionnellement, Paris était vu comme une splendeur pour les amateurs de musées et de gastronomie, mais comme un enfer pour se déplacer et un cauchemar bureaucratique : permis pour ceci, permis pour cela, permis à gratter, tampon pour valider le permis, rendez-vous pour rencontrer le type qui va parler au type du tampon, etc.

La ville, désormais plus fluide et plus efficace, est devenue un pôle majeur de la finance et de la haute technologie.

Le fait que Macron soit issu du monde bancaire et qu’il considère les entreprises comme un allié et non comme un ennemi a été d’une grande aide.

Dans la revue L’économisteil a été récemment expliqué que le Brexit compliquait grandement les relations entre les banques britanniques et leurs clients européens.

La France a saisi l’opportunité.

Son énergie nucléaire fournit également de l’énergie propre aux entreprises du secteur de l’intelligence artificielle, fleuron français très présent à Paris.

Prêt

Je vous le dis, Paris s’est pris en main, et nous sentons que cela est dû à de profondes transformations, préalables à la tenue des Jeux.

Évidemment, ce boom économique a reçu une douche froide il y a trois semaines.

La paralysie politique est totale depuis les législatives. Le bloc des élus arrivé en tête semble avoir d’autres priorités que les affaires.

Quant aux Jeux, je ne doute pas qu’il y aura des ratés d’organisation ici et là, mais la ville me semble prête.

Paris est une belle femme mature qui prend soin d’elle. Les traces du temps sur son visage et son corps sont émouvantes et belles.