Mercedes fait marche arrière sur son avenir 100% électrique et investit massivement dans les motorisations thermiques « high-tech »
Dans un revirement stratégique inattendu, Mercedes-Benz annonce qu’elle ne sera finalement pas une marque entièrement électrique d’ici 2030 comme prévu initialement. Le constructeur allemand va investir des millions dans le développement de moteurs à combustion interne plus efficaces. Ce changement de direction reflète les défis auxquels est confrontée l’industrie automobile dans sa transition vers l’électrique.
Un objectif d’électrification revu à la baisse
Il y a seulement trois ans, Mercedes-Benz avait des ambitions très élevées en matière d’électrification :
- Transition du « véhicule électrique d’abord » au « véhicule électrique uniquement »
- Des versions 100% électriques pour tous les modèles
- Élimination complète des moteurs essence et diesel d’ici 2030
Aujourd’hui, le constructeur reconnaît que ces objectifs étaient trop ambitieux. Le PDG de Mercedes, Ola Källenius, affirme que les moteurs à combustion interne resteront sur le marché « bien au-delà des années 2030 ».
Un investissement massif dans les moteurs thermiques
Mercedes annonce un investissement de 14 milliards d’euros (environ 15 milliards de dollars) dans sa division voitures particulières. Une part importante de cette somme sera consacrée au développement de « technologies de combustion de haute technologie » :
– Amélioration des moteurs thermiques existants
– Développement de nouvelles motorisations, notamment pour la future Classe S
– Optimisation des combinaisons moteur-transmission pour réduire les émissions de CO2
L’objectif est de respecter les futures normes d’émissions Euro 7 et China 7, tout en évitant de lourdes amendes.
Les raisons de ce revirement
Plusieurs facteurs expliquent ce changement de stratégie :
– Demande de véhicules électriques plus faible que prévu
– Manque d’infrastructures de recharge
– Difficultés techniques et logistiques dans la transition vers l’électrique
– Nécessité de répondre à des normes d’émissions de plus en plus strictes pour les moteurs thermiques
Mercedes n’est pas la seule marque à revoir ses ambitions. D’autres constructeurs comme GM, Ford et Jaguar ont également dû ajuster leurs plans d’électrification.
Un nouvel équilibre entre électrique et thermique
Malgré ce retour de la technologie thermique, Mercedes maintient son objectif de neutralité carbone d’ici 2040. La stratégie du constructeur repose désormais sur un mix :
– Poursuite du développement des véhicules électriques
– Investissement dans les technologies d’hybridation
– Améliorer les moteurs thermiques pour les rendre plus propres et plus efficaces
Cette approche plus pragmatique vise à répondre aux différents besoins du marché tout en préparant l’avenir à long terme.
Un défi pour l’industrie automobile
Le cas de Mercedes illustre les difficultés rencontrées par l’ensemble du secteur automobile dans sa transition vers l’électrique :
– Coûts de développement et de production élevés
– Adaptation des chaînes de production
– La formation du personnel
– Gestion de transition pour les fournisseurs
Face à ces enjeux, de nombreux constructeurs revoient leurs calendriers et adoptent des approches plus progressistes.
Ce changement stratégique de Mercedes-Benz met en évidence la complexité de la transition énergétique dans l’industrie automobile. Entre objectifs environnementaux ambitieux, contraintes réglementaires et réalités du marché, les constructeurs doivent constamment ajuster leurs plans.
L’investissement massif de Mercedes dans les moteurs thermiques « high-tech » montre que le chemin vers une mobilité 100 % électrique sera probablement plus long et sinueux que prévu initialement. Il souligne également l’importance de maintenir une approche diversifiée en matière de moteurs pour répondre aux différents besoins et contraintes du marché mondial.
Cette nouvelle stratégie de Mercedes pourrait bien influencer d’autres acteurs du secteur, conduisant à une réévaluation globale des objectifs d’électrification à court et moyen terme de l’industrie automobile.