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Mer Rouge : un pétrolier en feu après de multiples attaques, l’équipage sauvé par une frégate française

Mer Rouge : un pétrolier en feu après de multiples attaques, l’équipage sauvé par une frégate française

Alors que les marins du Sounion ont été secourus par une frégate de défense aérienne de la marine française, qui a détruit un bâtiment de surface télécommandé, le pétrolier pourrait provoquer une catastrophe écologique pire que celle de l’Exxon Valdez, préviennent les Etats-Unis.

Attaqué le 21 août dans le sud de la mer Rouge par des rebelles yéménites houthis, le pétrolier grec Sounion menace de provoquer une catastrophe écologique. Lundi 26 août, la force navale EUNAVFOR ASPIDES a rapporté avoir repéré des incendies à cinq endroits sur le pont principal du navire, ancré avec 150 000 tonnes de pétrole brut à bord, ainsi que sur sa superstructure. « Tous les navires dans la zone doivent faire preuve d’une extrême prudence, car le Sounion constitue à la fois un danger pour la navigation et un danger environnemental imminent », a déclaré la force européenne, qui n’avait pour l’instant détecté aucune fuite de pétrole.

Attaqué la semaine dernière

Parti d’Irak à destination de Chypre le 12 août, le pétrolier de 274 mètres et 163 759 tonnes de port en lourd, géré par Delta Tankers et battant pavillon grec, a été attaqué à plusieurs reprises le 21 août, à 77 milles au large de Hodeidah. Selon l’agence de sécurité britannique UKMTO, le pétrolier a été approché par deux bateaux, ce qui a donné lieu à un bref échange de tirs d’armes légères. Il a ensuite été touché par trois projectiles non identifiés, provoquant un incendie à bord et la perte de propulsion.

Intervention française

Selon le Commandement maritime de la zone océan Indien (ALINDIEN), le navire a subi « un incendie majeur dans la salle des machines et une voie d’eau ». Il s’est alors retrouvé « en panne moteur et électrique » et a commencé à dériver avant de jeter l’ancre.

Appelée à l’aide par le capitaine, l’EUNAVFOR ASPIDES a dépêché une unité française, apparemment la frégate de défense aérienne Chevalier Paul. En approche, jeudi 22 août, elle a détecté une attaque d’un drone de surface menaçant le navire et son équipage. Le bâtiment français a alors neutralisé l’embarcation « lourdement chargée d’explosifs ». La frégate a ensuite récupéré les 29 membres d’équipage qui avaient évacué le pétrolier et les a conduits à Djibouti. Mais le Sounion, laissé dans les eaux internationales, continuait de représenter une menace pour la navigation et l’environnement.

Destruction du bateau télécommandé par l’artillerie légère de la frégate.

La frégate de défense aérienne Chevalier Paul quitte Toulon fin juillet.

Nouvelle attaque et explosion

Le navire a été à nouveau attaqué vendredi 23 août, selon EUNAVFOR ASPIDES. Les Houthis ont diffusé une vidéo montrant une puissante explosion à bord du Sounion.

Risque sérieux de pollution

Les Etats-Unis, par l’intermédiaire du département d’Etat, se sont dits « profondément préoccupés par les attaques des Houthis » qui « menacent de déverser un million de barils de pétrole dans la mer Rouge, soit quatre fois la quantité de pétrole déversée lors de la catastrophe de l’Exxon Valdez. Bien que l’équipage ait été évacué, les Houthis semblent déterminés à couler le navire et sa cargaison en mer ». Pour Washington, « par ces attaques, les Houthis ont clairement montré qu’ils étaient prêts à détruire l’industrie de la pêche et les écosystèmes régionaux dont dépendent les Yéménites et d’autres communautés de la région pour leurs moyens de subsistance, tout comme ils ont compromis l’acheminement d’une aide humanitaire vitale dans la région par leurs attaques irresponsables. Nous appelons les Houthis à cesser immédiatement ces actions et exhortons les autres nations à intervenir pour aider à éviter cette catastrophe environnementale ».

Depuis la mi-juillet, une dizaine d’attaques contre des navires par des bateaux, des drones de surface, des lance-roquettes, des missiles ou des drones aériens ont été signalées. Les assaillants tentent souvent par divers moyens de toucher les navires ciblés transitant dans la zone.

Par le passé, les Houthis ont coulé deux vraquiers : le Rubymar en mars et le Tutor en juin.

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