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Mer déchaînée, vagues de plus de 7 mètres… première alerte à la tempête pour le Vendée Globe dans l’océan Indien – Libération

Charlie Dalin et les autres leaders du 10e Vendée Globe, relativement épargnés par les conditions météo depuis le départ, s’apprêtent à affronter un premier gros grain au nord de l’archipel des Kerguelen mercredi 4 décembre.

Accrochez-vous, ça va trembler ! « On entre maintenant dans le vif du sujet (…) quand je vois ce que les premiers vont se mettre sous la dent », s’est alarmé lundi 2 décembre Alan Roura (Hublot), très loin de la tête de la course et qui est encore à quelques jours de navigation du cap de Bonne-Espérance, la porte de l’océan Indien que les premiers ont franchie vendredi. fin d’après-midi. Avec plus de 2 000 milles devant lui, dans la direction où se trouve le trio de tête Charlie Dalin (Macif), Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) et Yoann Richomme (Paprec Arkea), le premier véritable « prune » du Vendée Globe prend forme.

Au menu : 35 nœuds de vent (65 km/h), des rafales à plus de 50 nœuds et une mer déchaînée avec des vagues pouvant atteindre plus de 7 mètres de haut. De quoi briser les bateaux et mettre les hommes en danger. « Il y a une grosse tempête qui arrive. Ce n’est pas simple, on ne sait pas vraiment où aller. »explique Yoann Richomme, qui se trouvait lundi un peu plus au nord que ses deux concurrents directs Dalin et Simon. « Nous essayons de gagner du terrain à l’Est avant son arrivée. Il ne faut pas trop s’arrêter car nous ne voulons pas nous retrouver au mauvais endroit. Il y a un problème »précise-t-il.

Les dirigeants les plus impactés

Le marin varois ambitionne également de progresser vers le nord, vers les îles Saint-Paul et Amsterdam, pour éviter de subir le choc, quitte à quitter la trajectoire la plus courte vers le prochain cap au port. « Tous les solitaires passeront logiquement vers son nord. Plus bas en latitude, ils le vivraient beaucoup plus longtemps, mais aussi avec plus de vent et plus de mer. explique Christian Dumard, consultant météo de l’événement. L’option orientée sud, quant à elle, est bloquée par le « Zone d’exclusion de l’Antarctique »mis en place par l’organisation depuis 2016 pour protéger les skippers des icebergs et qui entraîne des pénalités de temps en cas d’entrée sans autorisation.

Derrière les leaders, il est temps de se positionner pour sortir sans trop de dégâts, affirme Paul Meilhat (Biotherm), 9ème à 920 milles de Dalin à 19h00. « Si nous le faisons bien, nous serons quand même impactés, mais ce sont surtout les dirigeants qui devraient le plus souffrir »ajoute-t-il.

«Nous allons tous devenir chers»

« On va prendre 40-45 nœuds, ce qui est fort mais finalement un peu le prix de ces navigations du sud »» acquiesce le skipper de Maître Coq V Yannick Bestaven, qui s’apprête à prendre le premier « pomme de terre » de sa tournée mondiale. « Aujourd’hui (lundi 2 décembre), c’est la journée d’inspection des bateaux. La préparation au gros temps est en cours avec la pose des voiles qui vont avec »indique le Rochelais, tenant du titre et 7e lundi soir, à un peu plus de 700 milles de la tête de la course.

Dimanche, l’expérimenté Jérémie Beyou (Charal) a fait de même pour assurer que « tout était fonctionnel » à bord avant d’affronter les intempéries. « Je réfléchis déjà à la trajectoire à prendre, comment la gérer »explique-t-il un peu inquiet. Et même le gros de la flotte qui s’apprête à entrer dans l’Indien aura droit à des conditions rudes, mais quelques jours plus tard : « Je vois que tout le monde est dans le même bateau. Avec un peu de retard, nous deviendrons tous chers. » résume Roura.

Jeoffro René

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