Mer de Chine : accrochages entre la Chine et les Philippines sur fond de tension diplomatique

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Une mini bataille navale avec des canons à eau. L’incident peut sembler banal ; il tourne néanmoins au début d’une crise diplomatique, alors que Manille a convoqué l’ambassadeur de Chine. La tension a commencé autour du sort des Sierra Madré, un navire philippin échoué en mer de Chine méridionale. Problème : les eaux dans lesquelles il se situe sont contestées. Alors que des bateaux affrétés par l’armée philippine et escortés par les garde-côtes philippins arrivaient pour ravitailler leurs soldats stationnés à bord du navire, les garde-côtes chinois et la milice maritime ont tiré des canons à eau sur eux.
L’échouage de Sierra Madré n’est pas accidentel. Cet ancien navire américain cédé à la marine philippine après la guerre du Vietnam a été sciemment coulé sur l’atoll Second Thomas par les autorités philippines, quelques années après que la Chine a pris possession en 1994 du récif Mischief voisin, transformé en île artificielle par Pékin pour servir de une base militaire. Déclaré en service actif par Manille, le Sierra Madré est depuis gardé par une petite garnison de soldats vivant à bord. Le navire aux allures d’avant-poste est situé dans les îles Spratly, un archipel disputé entre la Chine et ses voisins (Taiwan, Brunei, Vietnam, Malaisie et Philippines). Même s’il se résume à quelques « cailloux », l’endroit est stratégique : situé sur l’itinéraire d’un tiers du trafic mondial, ses environs regorgent de pétrole, de gaz et de la plus importante ressource halieutique de la région.
Épicentre de la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine
La mer de Chine est devenue l’épicentre de la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine depuis que la superpuissance américaine a fait son pivot vers l’Asie sous la présidence de Barack Obama, laissant derrière elle les « guerres de Bush » et renonçant à de coûteuses aventures militaires. Washington a depuis développé ses alliances, relançant le Quad, un quadrilatère de dialogue pour la sécurité, créé en 2007 avec l’Australie, le Japon et l’Inde, renforçant l’impression d’encerclement ressentie à Pékin. Le pacte Aukus, entre la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Australie, permettant d’équiper ce dernier pays de sous-marins nucléaires, a encore renforcé la pression exercée à distance, voire par procuration, par Washington.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y déploie des centaines de bateaux et mène une politique de poldérisation (extension artificielle des terres gagnées sur l’eau) et de militarisation des îlots et des récifs. Manille n’est pas en reste, bien qu’avec des moyens moindres. Les relations entre les deux pays se sont envenimées depuis l’accession à la présidence philippine de Ferdinand Marcos Jr, en passe de s’aligner sur Washington, à qui il a accordé l’autorisation d’utiliser quatre nouvelles bases dans son pays, où Rodrigo Duterte occupait une position plus distanciée. avec les deux grandes puissances. L’affaire de Sierra Madré est le deuxième incident à se produire cette année. Pour l’instant, on en reste au stade du canon à eau. Christophe Deroubaix
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