Menaces à la bombe, « expulsions » : comment les propos de Trump mettent Springfield sur les nerfs
Springfield, une petite ville de l’Ohio, Etat du nord-est du pays, est depuis lundi au cœur d’une vive polémique, lancée par la droite radicale et attisée par Donald Trump, qui affirme faussement que les migrants haïtiens attaquent chiens et chats pour les manger.
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Bien que la police locale ait catégoriquement démenti cette théorie, de même que de nombreux médias vérifiant l’information, dont l’AFP, le candidat républicain l’a répétée à plusieurs reprises depuis mardi, où il l’avait déjà propagée lors de son débat télévisé contre la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
« Certains veulent partir, d’autres l’ont déjà fait » :À Springfield, dans l’Ohio, les migrants qui ont fui les gangs en Haïti craignent désormais d’être victimes de violences racistes.
« Expulsions massives »
Interrogé à ce sujet vendredi lors d’une conférence de presse en Californie, Donald Trump a persisté dans sa rhétorique et a promis « expulsions massives » à Springfield, faisant semblant d’ignorer que de nombreux migrants y possèdent un permis de séjour.
« Ce genre de discours, ce genre de désinformation est dangereux parce que les gens y croiront, aussi absurde et stupide soit-elle, et ils pourraient réagir d’une manière qui cause des blessures », John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif, l’a déclaré mardi.
Écoles fermées
Les autorités de la ville américaine de Springfield ont ordonné vendredi l’évacuation de plusieurs écoles à la suite des propos de Donald Trump. Deux écoles primaires ont été évacuées et un collège a été fermé, ont indiqué les autorités dans un communiqué adressé à plusieurs médias.
Alerte à la bombe à la mairie
Jeudi, la mairie a été évacuée après une alerte à la bombe. « En raison d’une menace à la bombe visant plusieurs agences de Springfield aujourd’hui, l’hôtel de ville est fermé. »peut-on lire sur le compte Facebook officiel de cette petite ville de 60 000 habitants située dans l’État de l’Ohio.
Les accusations anti-haïtiennes à Springfield semblent provenir d’un simple message sur Facebook, prétendument publié par un résident de Springfield, qui a lui-même cité un ami de la fille de son voisin disant que ses propres voisins – vraisemblablement haïtiens – essayaient de manger son chat.
Des familles menacées
La police fédérale enquête également sur des menaces proférées jeudi soir contre une maison haïtienne de la ville, a indiqué à l’AFP le directeur du centre, Viles Dorsainvil, citant des insultes et des appels à « la violence ». clair » de la communauté.
Romane Pierre, gérant d’un restaurant haïtien, a fermé plus tôt que d’habitude jeudi, inquiet de voir ses employés rentrer chez eux tard le soir. Il a déclaré que plusieurs migrants haïtiens ont déjà quitté la ville et que d’autres envisagent de le faire.
Tensions sur le marché immobilier
Les tensions préexistantes sur le marché du logement, ainsi que dans les infrastructures médicales et éducatives, se sont aggravées, explique Wes Babian, ancien pasteur d’une église baptiste locale.
Et les plaintes des habitants ont commencé à « teinté d’un racisme croissant, atteignant des niveaux « presque dangereux » au cours de l’année écoulée, il ajoute.
De nombreux membres de la communauté haïtienne bénéficient d’un statut légal ou protégé. Certains vivent aux États-Unis depuis plusieurs années.
Mais ils sont régulièrement accusés d’être amenés à Springfield dans des bus affrétés par le gouvernement fédéral et de vivre de l’aide sociale, contrairement à la population locale en déclin.
Trump persiste dans ses attaques
Lors d’un rassemblement jeudi en Arizona, État frontalier du Mexique, le milliardaire de 78 ans a continué à évoquer cette affirmation fausse et raciste, évoquant également, sans preuve, le cas de migrants attaquant « oies » Ou « violer des jeunes filles américaines ».
Vendredi, Donald Trump a redoublé ses attaques en qualifiant les migrants « des meurtriers et des terroristes », accusant sa rivale démocrate Kamala Harris de vouloir transformer les États-Unis en « camp de réfugiés ».
« Les enfants américains sont à la merci de criminels barbares », a déclaré le candidat républicain à la présidentielle lors d’une conférence de presse dans son complexe de golf dans la banlieue de Los Angeles.
Biden demande à Trump de « s’arrêter »
Le président américain Joe Biden a exhorté vendredi le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump à cesser d’attiser les tensions contre les migrants haïtiens en répandant de fausses rumeurs.
« Ce qu’il fait doit cesser, cela doit cesser. »Joe Biden s’est exprimé deux jours après le débat entre le milliardaire et la candidate démocrate Kamala Harris, au cours duquel il a relayé ces fausses accusations.