Par le renouvellement d’une convention santé-police-justice, le CHU renforce son dispositif de protection, notamment à l’égard du personnel hospitalier.
Le Figaro Nantes
Les situations de violences au travail n’échappent pas aux hôpitaux publics. Les soignants sont particulièrement touchés par ce type de comportements. C’est notamment pour lutter contre ces agressions qu’une convention santé-police-justice a été renouvelée vendredi au CHU de Nantes. « Les professionnels de santé sont régulièrement confrontés à des situations de violences à leur encontre, et il est important que le CHU et les services de l’État se mobilisent à leurs côtés pour les soutenir en cas d’agression. »le centre hospitalier souligne dans un communiqué.
Des mesures existent déjà au sein de l’institution, comme le circuit individualisé de dépôt de plainte ou le suivi des procédures de signalement adressées au procureur de la République. Sept ans après la signature d’un premier document, les signataires se sont réunis pour une évaluation et un renforcement de la « la coopération entre les différentes parties prenantes pour améliorer la sécurité et la sûreté au sein du CHU de Nantes ».
Protéger les soignants et les patients
« Le nouvel accord vise à établir une politique globale de sécurité et de sûreté visant à protéger encore plus efficacement le CHU de Nantes, tant contre les violences quotidiennes que contre la menace terroriste. »explique le CHU de Nantes. Son rôle est également de « confirmer la coopération interservices dans la prévention de la violence et le traitement de la délinquance » et de « préciser les modalités et les domaines d’intervention propres aux forces de sécurité. »
Cinq thématiques spécifiques sont répertoriées dans cet ouvrage qui protège soignants et patients : la sécurisation des lieux, la prévention de la radicalisation, des modes opératoires partagés et adaptés au contexte (par exemple pour l’accueil des patients victimes d’infractions graves, des patients sous escorte ou pour une infraction au sein de l’établissement), la prise en charge avec l’accompagnement des professionnels, et enfin le suivi avec des réunions annuelles.
« Une lutte efficace contre l’insécurité nécessite une collaboration étroite entre le personnel hospitalier, les forces de sécurité intérieure et l’autorité judiciaire, rapporte le procureur de la République de Nantes Renaud GaudeulNous le devons autant à nos concitoyens qu’aux personnels hospitaliers et aux forces de l’ordre qui exercent des professions aussi exposées. Les maires de Nantes et de Saint-Herblain, territoires qui accueillent chacun une partie du CHU, font également partie des signataires, tout comme le directeur de l’ARS et le préfet de Loire-Atlantique. « Ce nouvel accord illustre parfaitement notre volonté de nous doter des outils et des ressources nécessaires pour répondre aux besoins de sécurité de nos professionnels. »ajoute Philippe El Saïr, directeur général du CHU.
Pour Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes, si ce système va dans le bon sens, il est bon de s’interroger sur l’origine de ces violences, comme les agressions et coups infligés aux soignants. « Si nous avions les ressources suffisantes pour prendre en charge les patients dans un délai raisonnable, nous n’en aurions pas autant. »il pense, même si les attaques sont évidemment inévitables. « Il y a de plus en plus d’attaques, venant de familles de patients ou de patients »assure-t-il, la majorité venant des services d’urgence ou de psychiatrie. Cependant, « Quand les patients psychiatriques ne reçoivent pas de soins et viennent nous attaquer, c’est insupportable »Une manifestation intersyndicale est également prévue samedi 14 septembre à Nantes, pour réclamer davantage de moyens pour la santé.
hd1