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même à la retraite, le procès de Michel Sardou «le réac misogyne» n’en finit pas

même à la retraite, le procès de Michel Sardou «le réac misogyne» n’en finit pas

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Le chanteur de « France » sera décoré par Emmanuel Macron en juin. Sandrine Rousseau et d’autres féministes raillent et chantent en chœur le couplet du chanteur patriarcal. Un record plus que battu pour cette décoration certes politique, mais légitime.

Même à la retraite, Michel Sardou continue de susciter intérêt et polémique. A peine terminé sa tournée triomphale (400 000 spectateurs pour 60 dates), l’artiste sera élevé au rang de Grand Officier de l’Ordre National du Mérite par Emmanuel Macron en juin selon Le nouvel Obs – la cérémonie devait avoir lieu en mars comme annoncé Le Figaro mais a dû être reporté.

Les critiques se sont rapidement rassemblées pour dénoncer ce choix. Sandrine Rousseau a expliqué que « Le patriarcat va tomber, il est déjà en train de vaciller. Mais ils vont tous se décorer d’abord.. Laurence Rossignol a fustigé la chanson Villes de solitude : « « Je veux violer les femmes, les forcer à m’admirer. » On se rassure, ce n’est que l’expression d’un malaise masculin. Et cela mérite définitivement une décoration !» L’ancien ministre de la Famille de François Hollande évoque le motif de cette décoration. « Il a pu diagnostiquer, des décennies avant Michel Houellebecq, un malaise masculin dans ses textes», peut-on lire dans l’hebdomadaire. Une déclaration qui émane de l’entourage proche du président de la République.

Nous devons régler le problème. Emmanuel Macron rend d’abord hommage au dernier monstre sacré de la chanson. Depuis la mort de Johnny Hallyday et de Charles Aznavour, Michel Sardou, avec 100 millions de disques à son actif, reste un monument national. Un artiste qui traverse les générations et dont la voix a servi de bande originale à la vie des Français. Et des présidents – qui l’ont abondamment décoré quelle que soit leur orientation politique : il chantait Les Ricains sous de Gaulle, Bals populaires sous Pompidou, France sous Giscard, Les deux écoles sous Mitterrand, La rivière de notre enfance sous Chirac, Les femmes des années 2010 sous Sarkozy ou l’euthanasie sous Macron.

Au-delà d’un acte politique – largement surinterprété -, le président de la République salue un chanteur populaire qu’il apprécie : il chante avec ses conseillers – des « sardouphiles » convaincus comme Bruno Roger-Petit et Jonathan Guémas – Vladimir Ilitch ou moins connu 55 jours 55 nuits.

Disque rayé

La polémique lancée par certaines féministes est grattée comme un vieux disque : Sardou le réactionnaire et le misogyne, elle a duré 60 ans. Des titres comme Bonsoir Clara, Villes de solitude Ou Je t’aimerai sont autant d’éléments de preuve dans le procès de l’accusé Sardou. C’est sans compter le contexte des années 70, le caractère du chanteur – qui adore utiliser le « je », manière de compenser l’acteur qu’il n’a pas su être -, ni l’œuvre complète contradictoire – dans La main sur les fesses, il imagine le harcèlement d’un homme par… une femme. Sardou est un caméléon.

On déplorera enfin le procès systématique de Michel Sardou pour ses quelques chansons politiques. Cité par Rossignol, Villes de solitudesorte deOrange mécanique presque à l’extrême gauche, s’offre un revirement. A la fin de la chanson, l’homme désœuvré qui voulaitvioler des femmes » ou « crucifier le caissier» se rassure : « JeÇa ne casse rien.» Faire de Sardou le représentant de la « culture du viol » est une grave erreur. Ou de la malveillance. Six ans après la polémique sur le titre Sardou, Berger et Plamondon composent Quand nous arrivons en ville. Faut-il rappeler les mots ? « Qui viole les filles dans les parkings la nuit ? Qui met le feu aux bâtiments ? C’est toujours les zoneurs», chante Daniel Balavoine. Sans que cela ne suscite d’émotion, de colère ou de contentieux. Même en 2024.

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