Meloni continuera à jouer au centre – pour l'instant – POLITICO
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Meloni continuera à jouer au centre – pour l’instant – POLITICO

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Pour commencer, les négociations sur le budget 2025 commencent à se préciser. Il s’agira du premier budget de l’Italie soumis aux nouvelles règles budgétaires de l’UE et, comme la France, le pays devra procéder à une importante correction budgétaire, de l’ordre de 0,5 % du PIB.

Toutefois, si elle le souhaite, la Commission a la possibilité de rendre ce processus moins pénible pour Rome, en lui permettant d’entreprendre un ajustement budgétaire moins onéreux sur une période de sept ans au lieu de quatre, tout en tenant compte des paiements d’intérêts que le gouvernement doit effectuer sur sa dette impayée.

Un autre objectif important pour Rome est de garantir le flux ininterrompu des fonds de relance de l’UE, qui sont essentiels aux perspectives de croissance de l’Italie. Jusqu’à présent, les relations amicales avec l’UE ont permis d’empêcher l’argent provenant de NextGenerationEU, l’instrument de relance de l’Union. Et Meloni espère faire de nouveaux progrès dans la renégociation du plan sous-jacent, qui doit être achevé d’ici août 2026 afin de donner à l’Italie et aux autres pays plus de temps pour mettre en œuvre les réformes et dépenser l’argent qu’ils reçoivent.

L’immigration est un autre enjeu majeur pour Rome, et pour cela, le soutien financier et politique de l’UE sera essentiel. Si Meloni a jusqu’à présent réussi à contenir les flux migratoires, c’est en grande partie grâce aux accords négociés par l’UE qui ont permis à Bruxelles de sous-traiter la gestion des flux migratoires à des pays de transit comme l’Égypte, la Tunisie et la Libye. Et le soutien continu de l’Union sera crucial pour qu’elle puisse gérer la pression politique intérieure sur cette question.

Enfin, Meloni espère obtenir un portefeuille conséquent pour son candidat italien dans la nouvelle Commission, comme un poste économique de haut niveau lié au nouvel agenda de compétitivité de l’UE – comme le marché intérieur, la concurrence ou le commerce – et de préférence un poste de vice-président.

Ainsi, même si l’inquiétude est grande à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes quant à la possible réélection de l’ancien président américain Donald Trump en novembre prochain, qui pourrait marquer un basculement encore plus à droite de Meloni, compte tenu des rentes qu’elle souhaite extraire de Bruxelles, cela reste plutôt improbable.

Mais c’est aussi parce que l’extrême droite européenne ne représente plus un terrain d’entente idéal pour Meloni. Elle n’a guère envie d’être subordonnée au nouveau groupe d’extrême droite d’Orbán et de la leader de l’opposition française Marine Le Pen, une situation qui ne lui apporterait que peu d’avantages pratiques et la limiterait considérablement.

Tout cela suggère que Meloni n’est pas trop désireuse de s’associer à l’extrême droite eurosceptique – du moins pas pour l’instant – et qu’elle continuera à jouer au centre, en gardant ses options ouvertes.


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