Le chef rebelle reconnaît avoir été « pris » par le grand spectacle, mais regrette des passages « moins bons » comme celui de la décapitation de la reine Marie-Antoinette et la parodie de la Cène chrétienne.
L’émission du siècle n’a pas totalement conquis le cœur de Jean-Luc Mélenchon. Dans un billet de blog publié samedi, le chef de file de La France insoumise (LFI) a salué « audace », « la créativité » et le « dérision » de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, qui s’est déroulée vendredi soir sous la pluie le long de la Seine. « Quand des images, par nature évanescentes, restent dans l’esprit après avoir été dépassées par d’autres images, alors on peut parler d’un spectacle réussi. »il a écrit, louant « l’esprit rebelle » par le directeur artistique et metteur en scène Thomas Jolly.
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L’Insoumis en chef s’est même permis une « blague » sur la présence décidément maudite de François Hollande, avec qui les relations sont réputées plus que froides. « La seule erreur technique a été d’avoir invité François Hollande, ce qui a bien sûr attiré un déluge ininterrompu et a presque gâché toute la fête. »a-t-il ironisé, faisant référence à la malchance de l’ancien chef de l’Etat, dont les déplacements présidentiels étaient souvent perturbés par des averses.
Même s’il admet avoir été « arraché » par le défilé pluvieux, Jean-Luc Mélenchon juge qu’il y avait « moins bon » pendant ces trois heures et demie de cérémonie. L’éphémère professeur de français, passionné d’histoire, n’a pas vraiment apprécié « La tête coupée de Marie-Antoinette »mise en scène devant les vitrines rouge sang de la Conciergerie. « Pourquoi elle plutôt que lui (son mari Louis XVI, ndlr) ? N’était-il pas non seulement, comme elle, un traître vendu aux ennemis de la France, mais quelqu’un qui avait juré de respecter la Constitution et d’être fidèle à son pays ? »Il a demandé. Un tableau artistique, enflammé par le groupe de métal français Gojira, pourtant largement salué par les troupes rebelles sur les réseaux sociaux.
« Pourquoi risquer de blesser les croyants ? »
Mais c’est une autre séquence qui a particulièrement ému le triple candidat à la présidentielle : la représentation parodique de la « Cène chrétienne », le dernier repas du Christ et de ses disciples, reproduite par des « drag queens » et le chanteur atypique Philippe Katerine, quasiment nu et maquillé en bleu. « A quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical ! Nous parlions au monde ce soir-là. »il regrettait. Et de questionner : « Parmi le milliard de chrétiens du monde, combien y a-t-il de personnes courageuses et honnêtes à qui la foi donne une aide pour vivre et savoir participer à la vie de tous, sans déranger personne ? »
Une position qui contraste encore avec son propre camp, qui a accueilli cette caricature du tableau de Léonard de Vinci au nom de « droit au blasphème »Dans un communiqué publié samedi, l’épiscopat français a également exprimé son indignation face à « La moquerie du christianisme »exposée aux yeux de plusieurs millions de croyants à travers le monde.
Alors que le chef de l’Etat a appelé l’opposition à cesser les hostilités politiques pendant ces trois semaines de « trêve olympique », Jean-Luc Mélenchon a néanmoins utilisé une métaphore pour Emmanuel Macron : « Puissants de la terre, prenez garde à ce peuple rebelle que même son président méprise sans vergogne. Il est comme le cavalier qui galope sur l’eau : d’abord un rêve impossible, puis une réalité irrévocable. »Une manière d’accroître la pression sur le président, déterminé à ne pas bouger d’un iota avant la fin des Jeux.