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Mélenchon appelle ses troupes à « mobiliser la jeunesse et les quartiers »

En marge de la manifestation contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron organisée samedi par les Insoumis, l’ancien candidat à la présidentielle a jugé que « personne d’autre » que ses lieutenants n’ira à la conquête de certains électorats.

2027 reste et restera son objectif. Alors que les Français ont été appelés aux urnes à deux reprises cette année – élections européennes et législatives anticipées après la dissolution – Jean-Luc Mélenchon a déjà les yeux fixés sur la prochaine élection présidentielle. Le chef des Insoumis peut bien répéter qu’il veut être « remplacé »Sa stratégie politique, tout comme son contrôle sur La France Insoumise, disent le contraire. Pour passer du statut de troisième homme (21,95% des voix en 2022) à celui de finaliste de l’élection reine, l’ancien député des Bouches-du-Rhône a élaboré sa propre théorie électorale.

En marge de la manifestation parisienne organisée samedi dernier contre la « coup de force » En décidant d’Emmanuel Macron de préférer Michel Barnier à la candidate du NFP Lucie Castets pour Matignon, Jean-Luc Mélenchon n’a pas mâché ses mots. « Il faut mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Oublions tout le reste, on perd notre temps. Il y a une masse de gens qui ont intérêt à une politique de gauche. »a exhorté le leader du LFI, dans une séquence captée par les caméras de l’émission « Tous les jours».

« Personne d’autre n’ira »

Comment convaincre cet électorat souvent abstentionniste d’ici trois ans ? Si l’ancien candidat à la présidentielle n’a pas donné de précisions sur les solutions, il a lancé un appel sans ambiguïté à ses troupes. « Il faut qu’on y aille. Personne d’autre n’ira. Les autres ne savent même pas parler. »« Je ne veux pas que les gens s’inscrivent dans la droite ligne de la politique », a martelé le fondateur de LFI, ignorant qu’il était inscrit. Une manière de suivre à la lettre les recommandations du think tank progressiste Terra Nova, qui avait conseillé à la gauche, dans une note en 2011, de moins s’adresser aux classes populaires et de se concentrer sur les jeunes, les femmes et les populations immigrées.

Une méthode assumée qui a provoqué l’ire des partisans de l’ex-député insoumis François Ruffin, ennemi juré de l’ancien ministre de Lionel Jospin. « Oubliant le pôle, Jean-Luc Mélenchon avoue la fin de l’union populaire, abandonnant des territoires qu’il méprise. (…) Des pans entiers des classes populaires qu’il méprise abandonnés au RN »a immédiatement fustigé le compte X de « l’équipe Ruffin ». Même condamnation côté RN : « (Jean-Luc Mélenchon) « Il se considère comme un électoraliste de banlieue et méprise les autres électeurs, notamment ceux des zones rurales »s’est moquée la députée européenne Anne-Sophie Frigout.

Il faut dire que ce désaccord tactique révèle une véritable ligne de fracture au sein de la gauche, entre ceux qui penchent pour un discours social et les autres qui privilégient une rhétorique sociétale pour convaincre le plus grand nombre d’électeurs. Quitte à se montrer parfois ambigu sur les questions de communautarisme ou de laïcité. Comme l’a montré la position ambiguë des lieutenants insoumis sur le Hamas après l’attentat terroriste du 7 octobre.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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