Il faut dire que son absence lors des premiers jours de cette célébration d’investiture de son époux avait été remarquée alors qu’il était la cible d’une tentative d’assassinat samedi.
« Je suis profondément honoré d’être rejoint par ma merveilleuse épouse, Melania. Bienvenue et merci beaucoup », a déclaré Donald Trump au début de son discours jeudi.
Quand la nature revient au galop : avant la convention républicaine, un Donald Trump miraculeusement rétabli mais inchangé
Contrairement à d’autres premières dames comme Michelle Obama ou Laura Bush, Melania Trump est souvent absente de la vie politique de son mari. « C’est une véritable énigme. Elle ne voulait pas vraiment être première dame, même si elle partage des vues similaires à celles de Donald Trump sur de nombreux points », explique à l’AFP Natasha Lindstaedt, professeure à l’université d’Essex au Royaume-Uni.
Mis à part une déclaration virulente suite à la tentative d’assassinat, Melania Trump s’est rarement aventurée dans la sphère publique ces derniers temps. Elle n’est jamais apparue aux audiences du procès pénal du milliardaire à New York, où il était accusé d’avoir versé des sommes d’argent en sous-main à une ancienne star du porno.
L’ancienne Première dame, vêtue d’un costume rouge vif, est néanmoins montée sur scène avec Donald Trump jeudi soir après la convention. Non sans un moment gênant, lorsque l’ancien président s’est avancé pour l’embrasser sur les lèvres. Elle a ensuite tourné la tête pour lui murmurer quelques mots à l’oreille droite, celle qui était recouverte d’un imposant bandage depuis la tentative d’assassinat contre lui.
Cette apparition tardive contraste avec le clan Trump, qui se rassemble en masse depuis quatre jours pour célébrer le patriarche à Milwaukee.
Depuis le début de la convention républicaine lundi, Donald Jr. et Eric sont omniprésents aux côtés de leur père.
Déjà actifs lors du premier mandat du milliardaire, les deux quadragénaires travaillent en coulisses pour que le Parti républicain tourne autour de leur père, plaçant notamment des alliés fidèles à sa tête.
Le sénateur de l’Ohio JD Vance, désigné comme colistier de Donald Trump, fait partie de ce cercle. « Il n’aurait pas pu choisir l’un de ses fils, de ses filles ou de ses belles-filles, ça n’aurait pas marché. Mais il a choisi JD Vance, un ami proche de Donald Jr. », explique Natasha Lindstaedt. Selon elle, Donald Trump cherche à « établir une dynastie ».
Une situation que l’on retrouve dans les dictatures
La société holding de Donald Trump, la Trump Organization, « est une entreprise familiale », explique Natalie Koch, de l’université de Syracuse. Donald Jr., Eric et Ivanka ont tous occupé des postes importants au sein de cette société.
Et une fois président, Donald Trump a apporté cette dimension familiale à la Maison Blanche, explique Natalie Koch, en donnant notamment un rôle de conseillère à sa fille Ivanka.
Dans le sillage de la figure paternelle, les enfants du républicain ont aussi amené avec eux leur famille et leurs amis fidèles. Natasha Lindstaedt cite Lara Trump (l’épouse d’Eric), devenue l’une des principales dirigeantes du parti républicain, et avant cela, Jared Kushner (le mari d’Ivanka) qui fut conseiller à la Maison Blanche, jusqu’à devenir responsable de la mission sur « la résolution du conflit au Moyen-Orient ».
« Soudain, des gens sans aucune expertise, sans formation, sans éthique (…) accèdent à certains des postes les plus puissants » de la planète, ajoute-t-elle. Une situation que l’on retrouve « dans les dictatures et qui finit généralement mal », estime l’experte.
Et la dynastie Trump ne montre aucun signe d’extinction. Le dernier-né, Kai Trump, a prononcé un discours sur scène lors de la convention mercredi et a décrit son grand-père Donald Trump comme un homme « attentionné et aimant » envers ses petits-enfants.
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