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Nouvelles

dix ans après leur enlèvement par Boko Haram, la difficile réinsertion des lycéennes de Chibok

En avril 2014, 276 lycéennes ont été kidnappées dans leur école du nord-est du Nigeria par le groupe armé Boko Haram.

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Temps de lecture : 2 minutes

Des proches de lycéennes kidnappées lors d'une commémoration de l'enlèvement d'avril 2014, à Chibok en avril 2019. (AUDU MARTE / AFP)

Dix ans plus tard, l’heure est toujours à la reconstruction pour les jeunes femmes nigérianes séquestrées depuis de nombreuses années. Ce sont 276 lycéens, pour la plupart chrétiens, qui ont été enlevés dans la nuit du 14 au 15 avril 2014 dans leur internat public de Chibok par le groupe armé Boko Haram. Ces enlèvements ont donné naissance au mouvement à grande échelle #BringBackOurGirls.

Au fil des années, beaucoup ont réussi à se libérer, mais 82 lycéennes de Chibok sont toujours portées disparues, selon le dernier décompte d’Amnesty International.

Pour ceux qui ont réussi à s’enfuir, ils ont dû suivre plusieurs mois de soins nutritionnels et psychologiques, ainsi qu’un programme de déradicalisation. Leur réinsertion dans la vie normale est très difficile pour ces jeunes femmes privées de leur jeunesse et pourtant victimes de stigmatisation. Franceinfo a recueilli les témoignages de deux anciennes otages, devenues jeunes mamans, elles poursuivent aujourd’hui leurs études et leur reconstruction.

Discrimination

Depuis que sa fille Patience l’a rejoint à Yola, dans l’est du Nigeria, Amina Nkeki a retrouvé le sommeil.
Patience est née d’un père considéré comme un combattant de Boko Haram. Et chaque fois qu’Amina recevait un appel téléphonique de sa famille à Chibok, c’était pour entendre parler de l’épreuve vécue par Patience à l’école. « Elle est revenue en pleurant, dit sa mère Amina, les gens l’appelaient « l’enfant de Boko Haram ». C’est injuste qu’elle doive vivre ça. Je lui ai dit que ce n’était pas vrai et qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour ça. » La scolarité de Patience se déroule désormais sans problème.

En revanche, Amina se sent toujours stigmatisée. Forte de son statut d’ancienne otage de Boko Haram, la jeune maman bénéficie d’un soutien pour étudier à l’université, où elle se rend à contrecœur. « Quand on a des tutoriels, on ne sait souvent pas par où commencer ni comprendre la questionexplique Amina. Quand nous leur demandons, certains nous écoutent, mais d’autres, lorsqu’ils apprennent que nous sommes les filles de Chibok, tournent la tête et s’en vont.

Tous les survivants ne sont pas accompagnés

Jummai Mutah déplore cette discrimination qu’elle subit également. Mais la jeune femme s’estime chanceuse malgré tout. Selon elle, nombre de ses camarades de Chibok récemment libérés de Boko Haram ne sont pas correctement accompagnés. « Avant de reprendre une vie normale, nous avons été suivies par des psychologues. Ils nous ont aidés à verbaliser les choses de notre captivité qui nous hantaient à cette époque. Ces filles sont isolées dans un centre à Maiduguri (au nord-est du Nigeria, non loin de Chibok), ils n’ont personne pour les encourager à oublier ce qui s’est passé. Il leur est impossible de retrouver leur état d’esprit avant la captivité. Les jeunes mères sont dans une grande détresse, après sept à huit ans de captivité, et totalement impuissantes à élever leurs enfants nés pendant leur confinement.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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