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Médias. Les salariés de Marianne ne s’opposent pas au rachat de l’hebdomadaire par Stérin

Médias.  Les salariés de Marianne ne s’opposent pas au rachat de l’hebdomadaire par Stérin

Les salariés de Marianne ont décidé vendredi de ne pas s’opposer au rachat de l’hebdomadaire par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, votant majoritairement pour la poursuite des négociations sur leurs garanties d’indépendance, ont-ils annoncé.

La rédaction du titre, sur le point d’être vendu par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, devait se prononcer sur cette transaction lors d’un vote vendredi, selon un communiqué.

A la question « la rédaction doit-elle s’opposer au rachat par Pierre-Edouard Stérin, quelles que soient les garanties d’indépendance obtenues » de ce dernier, 60,3% des votants ont répondu « non », et 39,7% « oui ».

« Le résultat retenu est donc la poursuite des négociations sur les garanties de l’indépendance », qui sera « soumise à un nouveau vote », précise le communiqué.

Mi-mai, le groupe CMI France, propriété de Daniel Kretinsky, a annoncé être entré en négociations exclusives avec le groupe Otium de Pierre-Édouard Stérin pour la vente de son hebdomadaire.

Dans la foulée, les salariés de Marianne ont demandé à « s’impliquer le plus rapidement possible dans le processus », jugeant insuffisantes les conditions imposées par CMI pour le rachat.

Un « profil » « contraire à la propre histoire de Marianne »

Depuis, « nous avons réalisé des progrès significatifs », a déclaré à l’AFP le président de la société des éditeurs de Marianne, Hadrien Mathoux, citant « l’approbation éditoriale de son directeur et la représentation importante de la rédaction au sein du futur conseil d’administration ». Ces négociations « avanceront assez rapidement », a-t-il estimé. « Le vote d’aujourd’hui ne constitue en aucun cas un soutien à Pierre-Edouard Stérin », a insisté auprès de l’AFP, sous couvert d’anonymat, un journaliste de Marianne opposé au rachat.

« Le profil » de ce catholique et libéral autoproclamé, qui conteste les liens avec l’extrême droite que lui prêtent certains portraits de presse, « va à l’encontre de l’histoire même de Marianne », estime un confrère.

Il s’agit de « quelqu’un qui porte la religion comme projet politique », s’inquiète le journaliste, qui envisage de partir après le rachat, comme son collègue, et prédit de nombreux départs, même si l’ancien ministre et entrepreneur Arnaud Montebourg devrait présider le futur conseil d’administration de directeurs de l’hebdomadaire.

Autre prétendant à Marianne, Jean-Martial Lefranc, entrepreneur de 62 ans, entend se positionner comme une option alternative à Pierre-Edouard Stérin. Mais « il doit démontrer qu’il dispose de ressources financières suffisantes » et qu' »il n’y aura pas de licenciements » pour obtenir le soutien de la rédaction, prévient le journaliste interrogé par l’AFP.

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