médias et ONG dénoncent une série d’incidents en marge de l’élection
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, aux positions pro-occidentales en rupture avec le gouvernement, a dénoncé des actes de violence « profondément inquiétants », en réaction à une vidéo montrant une bagarre générale.
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Il s’agit des élections les plus importantes depuis longtemps dans le pays. Les Géorgiens votent à des élections législatives cruciales pour l’avenir de leur pays divisé entre une opposition pro-européenne et un parti au pouvoir (Rêve Géorgien) accusé de dérive autoritaire pro-russe. Dans ce contexte, plusieurs incidents notables, largement relayés en ligne, ont déjà ponctué la journée du samedi 26 octobre.
Des vidéos de violences devant les bureaux de vote de Tbilissi ont poussé Salomé Zourabichvili à demander au ministre de l’Intérieur d’agir. Le président pro-européen, en rupture avec le gouvernement, a dénoncé les violences « profondément inquiétant » en marge de ces élections législatives. Trentaine Des personnes sont également accusées d’avoir attaqué et insulté des électeurs de l’opposition, des journalistes et des médias à proximité des bureaux de vote du district d’Isani, selon les médias d’OC.
Par ailleurs, des images montrant des bulletins de vote frauduleux dans le village de Sadakhlo ont été largement partagées par l’opposition. La commission électorale a annulé les votes dans ce bureau. Plus largement, l’Association géorgienne des jeunes avocats, qui surveille le vote, a rapporté « violations électorales importantes ».
L’opposante Tina Bokoutchava a accusé le « voyous » du rêve géorgien de « s’accrocher au pouvoir » et de « porter atteinte au processus électoral », des propos rejetés par le parti. « Ils remplissent les urnes, brutalisent les électeurs et tabassent les observateurs »elle a dénoncé. La commission électorale a annoncé dans l’après-midi avoir reçu 133 plaintes concernant des violations du secret du vote, des incidents à l’extérieur des bureaux de vote et des obstacles au travail des observateurs.
Une dizaine d’agressions physiques et verbales contre des journalistes ont été enregistrées depuis l’ouverture des bureaux de vote, selon l’ONG Transparency International, ajoutant que le rédacteur en chef de l’agence Mtisambebi a été empêché de filmer et agressé verbalement. L’Association géorgienne des jeunes avocats ajoute sur X qu’un de ses membres, observateur du scrutin, a été agressé physiquement dans un bureau de vote, puis une seconde fois à l’extérieur, par un individu non identifié.
Mariam Dolidze, représentante du Mouvement national uni – formation qui est l’une des quatre grandes coalitions d’opposition en lice – a été agressée alors qu’elle surveillait un bureau de vote à Tbilissi, écrit sur X le média indépendant Publika. Il précise qu’elle a été hospitalisée.
De récents sondages indiquent qu’une alliance sans précédent de partis d’opposition pourrait vaincre le Rêve géorgien, le parti conservateur du milliardaire Bidzina Ivanishvili. Ce dernier tire depuis dix ans dans l’ombre les ficelles du pouvoir dans cette ancienne république soviétique du Caucase. Le gouvernement actuel, dirigé par l’oligarque Bidzina Ivanishvili, président d’honneur du parti Rêve géorgien, affirme vouloir obtenir les trois quarts des sièges au Parlement. Cela lui permettrait de modifier la Constitution et, selon son plan, d’interdire les partis d’opposition pro-occidentaux.
La Géorgie a été secouée en mai par de vastes manifestations contre une loi sur « l’influence étrangère », inspirée de la législation russe sur les « agents étrangers » utilisée pour écraser la société civile. Bruxelles a immédiatement gelé le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE.