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Avant le Festival de Cannes 2024, Mediapart dément ce lundi 13 mai l’existence d’une « liste » et démystifie la propagation de cette rumeur. (Photo d’illustration)
METOO – Une liste noire qui a affolé le cinéma français. A la veille de l’ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes ce lundi 13 mai, le patron de l’événement ainsi que le site d’enquête Médiapart ont mis fin aux rumeurs d’une liste présumée d’auteurs de violences sexuelles qui planaient sur le cinéma français, forgées sur les réseaux sociaux, relayées par les médias, et qui hantaient la Croisette.
Depuis plusieurs jours en effet, une dizaine de noms de professionnels du cinéma, acteurs et producteurs, prétendument accusés de violences sexuelles circulaient avant la sortie d’une supposée enquête de Mediapart.
Mediapart fustige un « spectacle médiatique pathétique »
Le délégué général Thierry Frémaux a pris les devants en balayant ces bruits : « il n’y a pas de controverses venant du festival »a assuré celle qui avait été critiquée l’année dernière pour avoir salué le grand retour de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d’accusations de violences conjugales.
« Nous avons justement veillé à ce que l’intérêt majeur de ce pour quoi nous sommes tous là reste le cinéma »a insisté l’homme fort du Festival. « Comme il n’y a pas de polémiques, on les invente ou on les amplifie »il a déploré.
Mediapart, qui joue depuis plusieurs années un rôle central pour permettre aux citoyens de s’exprimer librement sur les violences sexuelles, a clairement nié lundi avoir toute responsabilité. » liste « des auteurs présumés des attentats. Et dénoncé « le pathétique spectacle médiatique » donnée par ceux qui lui ont accordé du crédit.
« Depuis plusieurs jours, nous assistons, abasourdis, au parcours fou d’une prétendue liste, voire noire, d’auteurs de violences sexistes et sexuelles que Mediapart s’apprête à dévoiler en ouverture du Festival de Cannes »déplore le site d’information.
« C’est faux, évidemment. », poursuit Mediapart, qui insiste sur son travail d’enquête et de croisement de sources. Il dénonce « une rumeur issue d’un compte complotiste, reprise sur les réseaux sociaux, alimentée par plusieurs médias et qui finit dans les journaux télévisés du matin ».
Enfin, « la rumeur (…) offre une échappatoire à ceux qui ne veulent pas entendre Judith Godrèche, Adèle Haenel, Isild Le Besco et tant d’autres. Qui refusent de bousculer leurs certitudes, de questionner le cinéma, la place de l’image et de l’art dans nos représentations et la reproduction des rapports de domination et de pouvoir ».
#MeToo présent
En brisant l’abcès, le Festival espère enfin mettre en lumière l’essentiel : les stars attendues, les monuments du 7ème art, la flamme olympique qui foulera le tapis rouge, ou encore un cinéaste iranien en exil, qui pourrait enfin venir Cannes.
La problématique de #MeToo sera présente, mais à travers « parler des paroles de personnalités fortes et puissantes », a révélé la maîtresse de cérémonie, l’actrice Camille Cottin. Puis avec l’arrivée mercredi de Judith Godrèche, devenue le fer de lance de #MeToo en France.
L’actrice, qui a accusé de viol deux figures du cinéma d’auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon, présentera un court métrage. Moi aussi s’effectue auprès d’un millier de victimes de violences sexuelles qui ont répondu à son appel.
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